Il n’y avait, finalement, plus beau cadeau de St Valentin que de donner naissance à un enfant. Autant pour le père que pour la mère, l’arrivée de Ren sur le sol japonais fut une joie immense. Il avait les yeux de maman, les boucles blondes de papa, le rire de la vie. Venant compléter la fratrie, il fut ramené à la maison deux jours après. Malgré la santé fragile de sa maman, ses enfants s’étaient tous révélés être en pleine forme.

Ren a toujours voulu croire, petit, que ses parents s’étaient mariés parce qu’ils s’aimaient réellement. Mais la vérité était tout autre. Renge avait épousé l’héritier des Jinguji sous la pression de sa famille. Mais, au fond, elle n’aura jamais regretté ce mariage qui lui aura donné ses trois enfants. Et si son métier d’idole fut stoppé dans son ascension, elle était heureuse de pouvoir d’abord s’occuper de la maison. Renge était une femme très douce qui recherchait toujours le meilleur au fond des gens.

Ren avait quatre ans quand elle est décédée. On dit souvent que les enfants ne se souviennent pas, n’entendent pas, ne comprennent pas.

Lui, si.

Il a toujours été trop mature pour son bien, trop mature pour son âge. Personne ne lui a dit que sa mère était morte. Son père était trop anéanti pour accepter d’en parler et ses frères avaient eux-mêmes du mal à accepter la nouvelle. Il ne sut qu’elle était partie que lorsqu’il fut habillé pour l’enterrement. Que lorsqu’il entendit les sanglots dans la voix pourtant si assurée de son père. Que lorsqu’il vit les larmes sur les joues de son frère. Que lorsqu’il vit le plus grand se forcer à être fort pour craquer ensuite dans sa chambre. Il posa la question tout en connaissant déjà la réponse. Il avait vu des gens faire descendre sa mère dans le sol. On lui répondit qu’elle ne reviendrait pas, qu’il devait être fort.

Ce soir-là, Ren pleura au fond de son lit sans que la chaleur réconfortante de sa maman ne vienne le soutenir.

La vie changea du tout au tout après ce jour. Son père ne lui adressait plus un regard, s’occupant principalement de son frère aîné. Ren resta donc dans son coin. Il ne manquait de rien, il avait les jouets qu’il voulait, les cours qu’il voulait, les livres qu’il voulait. Mais il manquait de la chose la plus importante pour un enfant : la famille, l’amour paternel.

Ren grandit peu à peu dans un environnement calme. Il a sept ans quand il entre dans la salle de musique de sa mère. La pièce était ouverte uniquement pour un brin de ménage annuel. Il s’est faufilé dedans et à appuyer sur le bouton Play de la chaîne hi-fi. La voix maternelle emplie la pièce, touchant en plein cœur l’enfant qu’il était. Contre l’avis de son père, il continua à aller dans cette pièce, écoutant chaque CD qui s’y trouvait, apprenant à déchiffrer chaque partition.

Il demanda alors à apprendre la musique. Il harcela tellement son père pour ça que celui-ci finit par céder. Il lui trouva un professeur qui lui apprit alors à lire la musique et à la chanter. C’est lui aussi qui lui apprit à jouer du saxophone, bien que la demande vienne de Ren lui-même. Sa mère, Renge, possédait un vieux saxophone lui venant lui-même de son père. Elle ne savait pas en jouer, mais, en le voyant, son fils avait eu envie d’apprendre à l’utiliser.

Après ça, Ren devint un jeune homme presque normal. Les années au collège lui apprirent qu’il plaisait aux filles, qu’il pouvait en jouer d’ailleurs. Et qu’il aimait en jouer. Il séduisait comme il respirait. Ça lui permettait de combler un vide en lui qui ne s’était jamais vraiment évaporé.

Le tournant principal de sa vie fut, à la mort de son père, l’obligation d’intégrer l’école Saotome.

Il a vu ça comme une obligation. Peut-être parce qu’on est handicapé social dans la famille Jinguji de Père en fils ? Il accepte à contrecœur d’aller dans ce lycée, soulagé de savoir que son ami d’enfance serait son camarade de chambrée. Masato avait été une vraie bouffée d’air frais dans sa vie, et s’ils étaient rivaux, il ne pourrait jamais réellement le détester.

C’est dans cet état d’esprit qu’il débarque à Saotome. Mais finalement, grâce à la douceur et l’optimisme d’Haruka, il reprend goût à cette musique qu’il vient parfois à détester et il se jure de ne jamais l’abandonner. Il intègre STARISH qui devient peu à peu une seconde famille, bien plus chaleureuse que celle de laquelle il partage le sang.

Ren est une pièce de monnaie. Pourquoi le comparer avec une pièce ? Simplement parce qu’il a également deux faces.

Face ; C’est la personne que tout le monde connaît, que tout le monde a appris à apprivoiser. Il peut être à la fois un charmeur né, généreux de compliment et de flatterie en tous genre, ne se refusant aucun moyen pour attirer une jeune brebis dans ses filets. Il se donne les moyens d’obtenir ce qu’il veut dès lors qu’il est motivé. Si la demoiselle est importante à son cœur alors, il ne reculera devant rien pour la faire sienne. Il est peut-être un brin macho sur ce point, d’ailleurs. Considérant toutes les femmes comme des fleurs fragiles qu’il faut chérir, il ne se doute pas le moins du monde qu’il puisse tomber sur une femme forte qui ne se laissera pas approcher par un bellâtre dans son genre.
C’est aussi le genre d’homme à être insolent et un peu trop sûr de lui, presque certain que tout lui est dû et que tout lui est acquis. Il n’hésite pas à user d’un langage assez soutenu pour décontenancer les personnes face à lui et pour séduire s’il le désire. La fierté d’un homme est chose aussi fragile qu’importante. La sienne est bien présente et il n’hésitera pas à se braquer si vous essayez de l’entacher. Ça fait ressortir l’orgueil qui, bien présent dans son caractère, vous surprendra le jour où vous l’apercevrez.
En dehors de ça, le jeune homme reste, la plupart du temps, jovial et souriant. Il ne rechignera pas à sortir en ville pour s’amuser un peu – bien que sa nouvelle notoriété l’en empêche un peu. Il est agréable à vivre et suffisamment sociable pour pallier au manque de réseau de Masato.

Pile ; C’est un caractère un brin plus sombre que l’on peut découvrir en de rare période. Il travaille dessus et il essaie vraiment d’arrêter de s’apitoyer sur son sort, mais quand les moments de blues ou de déprime refont surface, on ne peut pas y faire grand-chose. Dans ces moments-là, Ren est loin d’être aussi sûr de lui et aussi superficiel qu’il veut bien le laisser croire autrement. C’est là qu’il peut être blessant, acerbe parfois et, surtout, que ses défauts sont exacerbés. Sa nonchalance habituellement contrôlée devient simplement une lassitude de tout, un air blasé habitant alors ses traits. Il est particulièrement susceptible dans ces instants-là et la moindre phrase qui quittera vos lèvres devra être murement réfléchit sous peine d’être mal comprise et, surtout, mal prise.
Au fond, Ren s’est forgé une carapace qui est devenue – pour lui et son entourage – sa réelle personnalité. Mais, dans les moments de doute, il redevient cet adolescent un peu gauche et qui ne sait pas laisser parler ses sentiments. Il essaie vainement d’être un adulte complet et il est assurément très mature, mais il n’en reste pas moins un étudiant de 19 ans propulsé dans un univers plein de paillette et de faux-semblants.

C’est pour ça qu’on peut comparer Ren à une pièce. Parce qu’il a deux facettes qui, finalement, ne sont qu’une seule et même pièce de cuivre. Il a, néanmoins, des parties de son caractère qui ne changent pas de l’une à l’autre. Notamment sa nonchalance et sa motivation défaillante. Il faut le motiver pour qu’il se donne à fond, pour qu’il ne soit pas déçu par ses actions. C’est pour ça qu’aux yeux de certain, il peut paraître assez fainéant. Alors qu’au fond, il ne l’est pas tant que ça. Mais c’est quelqu’un de passionné, au fond. S’il aime quelque chose ou quelqu’un, il n’hésitera pas un seul instant à tout faire pour atteindre son but. C’est comme ça qu’il a appris le saxophone, après tout. D’ailleurs, il a une réelle affection pour l’univers musical. Et même si, parfois, les doutes et les coups de mous le découragent, il ne se laissera plus démonter. Il s’est promis de s’accrocher.

La nature ne l’a pas oublié. Quand il était petit, Ren était un gamin absolument adorable. Les cheveux aussi blonds que le blé, les yeux d’un bleu céruléen, la peau légèrement basanée. Il n’était pas très musclé à l’époque, mais il n’était qu’un petit garçon dont les yeux reflétaient toute l’innocence dont il pouvait faire preuve.

Aujourd’hui, l’homme qu’il est devenu n’est pas loin de l’enfant qu’il était.

Les cheveux ont poussé, sans jamais être arrêtés. Il a, quand même, pris soin de coupé les pointes qui, parfois, s’abîmaient. On dit que les cheveux poussent plus vite quand on les coupe un peu, de toute façon. Ils ont pris une teinte un peu plus foncé, tirant sur le blond vénitien. Mais, ses yeux sont restés tout aussi bleus. Sa peau s’est foncée un peu également, sans non-plus devenir quelqu’un des îles. Il a la peau blanche, mais les marques de bronzages s’invitent facilement sur celle-ci.

Ren est plutôt grand, frôlant de peu le mètre quatre-vingt-cinq, son poids est normal, il n’a pas un poil de graisse. Mais il fait aussi en sorte de ne pas en avoir. Il fait du sport, bien que personne ne s’en doute réellement. Il court une fois par jour au moins, ce qui lui donne une silhouette finement musclée.

Si la beauté est subjective, on peut quand même attribuer ce qualificatif à Ren. Il n’est pas laid, il est plutôt agréable à regarder. Tout est bien proportionné, chez lui. Et il prend soin de lui. Ses cheveux sont traités par son coiffeur attitré et il fait en sorte de n’utiliser que des produits pour la peau pour le corps qui soient efficaces et qui ne laissent pas de trace sur son corps.

Au niveau vestimentaire, il sait s’habiller. Jamais négligé, il choisit avec soin chaque tenue qu’il porte. Le plus souvent, on est dans le domaine du costume « jeune ». Un pantalon de toile ou un jean, une chemise et un gilet sans manche. Il agrémente le tout de quelques accessoires. Ça lui donne une certaine prestance.

D’ailleurs, en dehors de l’apparence visuelle, Ren dégage quelque chose de différent. On ne peut dire si c’est du charisme ou simplement une présence importante, mais on sait qu’il est là quand il entre dans une pièce. Il sait parler, aussi, ce qui ajoute un peu plus à cette impression.