Yukito avait quitté l'enceinte du bâtiment pour rentré chez lui au plus vite. La journée passée venait d’être riche en émotion. Ses yeux parcoururent la totalité de la rue, mais malheureusement pour le jeune coursier, il n’était pas nyctalope et ne peut donc que faiblement voir ce qu’il se trouve dehors. Il était sorti trop tardivement et maintenant, il se retrouvait dans une noirceur totale, n’ayant un peu de lumière sur lui pour éclairer son chemin.  Le coursier passait incognito, étant vêtue tout de noir de la tête au pied, seul ses yeux pâles ressortaient à la faible lueur que la lune reflétait sur sa personne. Les mains dans les poches, il continua son aventure à travers les différentes bâtisses qui se trouvaient sur son chemin, il passa aux côtés de nombreuses voitures, admirant la carrosserie sans vraiment y prêter une attention particulière. Il faisait nuit noire, mais cela ne le dérangeait guère il n'avait pas peur de trouver une personne sur son chemin, parce qu’il n’arrivait pas vraiment à distinguer où il se trouve actuellement.

Il ne fallait pas trop rêver non plus, mais Yukito était connu pour avoir une imagination et une curiosité plus que débordante, qui pourrait le conduire facilement à une perte totale de sa raison. De longues minutes, il ne saurait dire depuis combien de temps il parcourait la ville de long en large sans croiser la moindre personne, jusqu'à ce qu'il repère une silhouette qui se mouvait dans la nuit. Il cligna des yeux et s'aventura à la rencontre de la personne et haussa les sourcils lorsque ses yeux reconnurent la forme d'une femme. Le jeune ne pouvait dire plus sur la personne, car elle se trouvait encore trop loin de lui pour qu'il puisse ce forger un avis sur la personne. Son pas se fit légèrement plus pressant tout en restant nonchalante.


« Hum pardon ? Vous savez où on est exactement ? Je n’arrive pas à voir. »


Ses simples mots s'échappèrent de sa bouche alors qu'il se trouvait dans les rues de la ville, les mains dans les poches. En relevant les yeux il aperçut une jeune femme dont il ne connaissait pas l'existence et un sourire gêné fleurit sur ses lèvres. Ses yeux étaient allumés d'une étincelle interrogatrice face à la demoiselle. Il est vrai que ce n’était pas habituel pour un jeune adolescent comme lui de se balader aussi tard, mais parti tard il en payer les conséquences maintenant. Espérait-il que son interlocutrice sache où ils se trouvent et l’aide un peu, car se pauvre Yukito est un peu perdu dans cette obscurité.

« Où vas-tu ? Je peux t'y emmener si tu le souhaite. Je m'oriente très bien !»

Ouf, le jeune coursier en était nettement plus rassuré. Avec cette trop grande obscurité, Yukito n’arrivait pas à identifier le quartier, pourtant il avait l’habitude avec son petit travail. Il ne voulait pas accuser d’autres causes telles que la fatigue ou autre facteur. Si cela était arriver, c’était entièrement sa faute et pas autrement. Il esquissa un léger sourire, bien gêner par la situation dans laquelle il se trouvait actuellement. Des questions trottaient tout de même dans son petit crâne, mais ses lèvres resteraient muettes, taisant volontairement ses questionnements quand au pourquoi elle se trouvait ici. Yukito posa une main derrière sa nuque d’un geste qui se veut gêner, sa pupille azurée l’observant à travers la noirceur de la nuit.

« Qu'est-ce que tu fais si tard à l'extérieur ? Essaye de rester dans un coin que tu connais la prochaine fois, peut-être ? »

Le petit secoua alors la tête doucement, ce n’est pas comme s’il avait décidé des différentes destinations, ni le temps que cela devrait lui prendre en général. Mais s’il est venu la voir, c’est parce qu’il sentait qu’il n’avait pas à avoir peur. Il ne saurait l’expliquer véritablement, c’est un fait et il ne chercherait pas plus loin. Il reporta son œil valide sur la jeune fille qui avait enlevé ses écouteurs.

« J’ai fini de travailler plus tard que prévu et vu qu’il fait vraiment noir, j’ai dû mal à retrouver exactement où je suis en fait. Je ne choisis pas vraiment là où je dois être. »

Exclamation légère, prononcées doucement. Il ne pouvait s’empêcher d’être gêner. La tignasse brune aux reflets bleutés se penche brièvement, accentuant le sentiment nouveau plus amplement. Puis, il se redresse aussitôt et ses babines esquissent un léger sourire à l’encontre de son interlocutrice.

« Mais, qu’est-ce que tu fais dehors à cette heure toi aussi ? »

Ce n’était pas virulent comme propos, simplement la curiosité d’un bien jeune adolescent. La curiosité l’avait frapper plus fort qu’il ne l’aurait voulu.

« D'accord, mais essaye de finir plus tôt si tu le peux. Je ne suis pas rassurée pour toi de te savoir si tard dehors »


Le jeune Yukito ne put s’empêcher d’éprouver une surprise certaine. Il croirait entendre sa mère adorée et cela semblait le perturber légèrement. Mais bien vite, il changea en un sourire un peu gêné, mais chaleureux, donnant son accord sans plus tarder. Ainsi cette jeune fille serait plus rassurée, mais le jeune coursier ne choisit malheureusement pas ses horaires.


« Je n'avais plus de papier à partitions et j'ai fini par flâner dans les rues. Avant que je m'en rende vraiment compte, il était très tard. »


Alors que leurs pas les guidaient doucement dans la nuit, il prêta une oreille attentive à la charmante jeune fille qui lui tenait compagnie. Alors comme ça, elle semblait composer. Yuki était intéressant. Elle avait l’air néanmoins tête en l’air, se disait alors le petit brun dans un recoin de sa tête. Il était assez amusé par le comportement qu’elle adoptée, et son naturel tout aussi léger. C’était, rafraîchissant.


« Le ciel est beau comme ça, il est captivant... »


La tignasse se soulève alors, laissant sa large pupille azurée le ciel nocturne, parsemées d’une traînée d’étoiles scintillantes. Elles apparaissaient par petites touches, se faisaient un peu discrètes, mais elles étaient tout de même présentes dans cette nuit noire.

« C’est vrai… »

Ce n’était pas plus mal, le petit Yuki semblait apprécier la vue, et en bonne compagnie il ne refuse jamais.


« Désolé, je suis facilement distraite. J'en ai presque oublié que je devais te ramener. »


La pupille bivouaque en même temps que la tignasse se penche brièvement, il l’écouta, et finit par rire. Un joli rire, un peu enfantin, un peu trop banal, mais un rire quand même. Il allait apprécier cette nouvelle connaissance, il en est presque certain.


« Je suis vraiment malpolie, je ne t'ai même pas demandé ton nom ! Moi, c'est Ikeda Shika, enchantée ! »

Il haussa doucement les épaules.

« Plus plus que ça, je ne l'ai pas été moi non plus ! Enchanté Shika, moi c’est Iwasaki Yukito, mais tu peux m’appeler Yuki. »