Comme souvent à cette heure de l'après-midi et par une si belle météo, Ren se prélassait dans le parc de l'Académie Saotome. Pour l'occasion, il s'était fait accompagner par une jolie rousse qu'il avait croisée dans les couloirs du rez-de-chaussée, et il avait finalement atterri ici avec quatre demoiselles supplémentaires qui s'était jointes à lui avec un enthousiasme débordant. Le piaillement de ces jeunes filles, que certains pourraient trouver agaçant, le berçait délicieusement. "Jinguji, ta dernière chanson était magnifique !", "Joue-nous un air de saxo s'il te plaît !", et autres "Aaaahh il est tellement beau !" étaient son lot quotidien. Résultat d'une célébrité de naissance non-méritée, de certains dons de la nature qu'il entretenait, d'un talent dont il aimait se vanter, peut-être un mélange de tout cela.. Quoi qu'il en soit, Ren, sans que l'on cherche vraiment à comprendre le pourquoi du comment, était connu pour être un séducteur et l'académie entière semblait s'être faite à cette idée. Certains hommes le haïssaient, d'autres l'admiraient, et la plupart des filles cherchaient à se distinguer à ses yeux. Le chanteur trouvait cette situation très plaisante et il s'y était vautré, confortant les autres dans cette vision qu'ils avaient de lui. Peu lui importait qu'on le réduise à cela, la vie ne lui était pas moins délicieuse.
Le blond ouvrit les yeux sur un pan de ciel bleu, dissimulé par un grand arbre dont les feuilles semblaient chanter. Il se redressa, secouant ses cheveux pour en faire tomber les éventuels brins d'herbes qui s'y seraient accrochés. Les cinq demoiselles étaient assises de part et d'autre de lui, tournées dans sa direction, agitant leurs cheveux d'un air faussement désinvolte ou limant leurs ongles avec application. La jolie rousse, qui semblait un peu vexée d'avoir perdu le privilège d'un rendez-vous en tête à tête avec son cavalier, regardait dans le vague. En parfait gentleman, Ren prit délicatement sa main dans la sienne et, alors qu'elle tournait la tête dans sa direction, y déposa un léger baiser.

- Et si nous allions marcher un peu, Lady ? s'enquit-il avec un sourire charmeur.

Bien sûr, la jeune fille gloussa et hocha positivement la tête avant de se lever pour le suivre. Le Jinguji se plaça à ses côtés, entrelaçant leurs doigts. De cette façon, il était certain qu'elle ne lui en voudrait plus.
Le cadre était idyllique et très tranquille... pourtant, au bout d'une dizaine de minutes, Ren finit par en être certain : quelqu'un les suivait. Il entendait souvent des pas feutrés derrière lui dernièrement, mais impossible de prendre la personne sur le fait... Il tendit l'oreille, bien plus curieux que méfiant.