Pédalant sur son vélo miteux, elle regardait le ciel s'assombrir. Les nuages filaient vers les derniers rayons de soleil à une vitesse fulgurante, et bientôt, la lumière éclatante de l'astre s'évanouit derrière ces obscurs nuages. Ils étaient noirs, et au loin, le grondement du tonnerre se faisait clairement entendre. Elle frissonna. De froid ou de peur ? Nul se serait dire, si ce n'est qu'elle s'élança et pédala à vive allure pour rentrer chez elle. Son violon accroché à son dos, elle essayait de se dépêcher, tant l'envie de prendre un bon bain se formait. Malheureusement, la pluie commença à tomber, et de fines gouttes vinrent bientôt couler le long de ses joues. Elle secoua la tête, et enveloppa son précieux instrument dans sa veste. Bientôt, la fine pluie se transforma en tempête, et le vent s'acharnait sur elle, comme pour lui faire faire demi-tour. Tête baissée, elle pédalait péniblement. Le vent soufflait sur elle d'une puissance incommensurable ! La pluie provoqua une brume qui l'empêchait de voir autour d'elle. Son estomac se noua, c'était dangereux. Beaucoup trop dangereux. Elle scrutait à présent l'épaisse brume, mais n'arrivait à voir que la lumière des lampadaires. Le plus inquiétant, et qu'elle entendait le bruit de la foule excité de rentrer, ou même râlant quant à ce mauvais temps. Mais elle ne les voyaient pas. Si ce n'est une ou deux têtes, mais rien d'autre. Les néons arrivaient tout de même à se frayer un chemin à travers ce voile de blancheur. C'est alors que son cœur s'arrêta de battre. Elle sentit le vent dans ses mollets, elle sentit la fumée sur son visage. Elle crut même sentir l'acier immaculé de la porte. Une voiture fila à toute vitesse et disparut dans la brume. Elle eut une nausée qui se forma, et crut pendant un instant qu'elle allait vomir. Ses mèches blondes collées à son visage, les larmes salées de la peur vinrent se mêler à la tristesse de la pluie. Elle releva la tête, et lâcha un couinement ridicule. Les cheveux trempés, frigorifiés, elle dut se résoudre à s'arrêter et à trouver un endroit où s'abriter. Elle aurait tout à fait pu prendre le métro, mais ses poches étaient vides, elle n'avait sur elle que quelque misérables yens. Mais, c'était la seule enseigne qu'elle arrivait à distinguer. Dans un soupir, elle descendit de son tas de ferraille et le poussa jusqu'au néon bleuté. Elle n'en pouvait plus. Ses vêtements lui collaient à la peau, et elle sentait les gouttes se frayait un chemin sur son cou. Elle s'arrêta, attacha son vélo sous l'orage, et alla se réfugier dans la station. Épuisée et dans un piètre état, elle s'adossa contre le mur de béton de la gare. Elle se sentait fatiguée, et avait l'impression d'avoir attrapé froid. Il ne lui restait plus qu'à attendre que la tempête se calme. Dans le pire des cas, elle serait obligée de dormir dans la station. C'était beaucoup trop dangereux d'aller sur la route par ce temps, d'autant plus que ces freins étaient esquintés, et pouvaient parfois lui jouer de mauvais tours. Elle renifla. Elle avait attrapé froid, elle en était certaine. Elle sortit son mouchoir qui avait, ô miracle ! Survécu à cette pluie. Il était sec, et elle se pressa d'essuyer son visage ruisselant de cette eau salée. Il ne faisait pas encore nuit, et pourtant, la ville était plongée dans un noir total. Elle n'arrivait même plus à voir ne serait-ce que la lueur d'un rayon de soleil. Ces nuages noirs avaient enveloppé la ville dans leur manteau noir. L'odeur de l'humidité était omniprésente, et rapidement, les dédales immaculés se sont couverts de boues. Elle n'en pouvait plus, et voulait juste rentrer. Elle grelottait, et voulait s'enfouir sous sa couverture au chaud, au sec et s'endormir. Elle somnolait. Si seulement elle n'avait ne serait-ce que l'argent pour se payer un vulgaire ticket de métro ! Son attention bascula vers des murmures excités à quelques mètres d'elle. Un jongleur à l'air enjoué faisait des tours pour épater les gens. Les enfants ébahis regardaient ses soi-disant tours de magie, et les jonglages assez réussi qu'il effectuait. Une fois son tour terminé, il prit le petit verre en plastique qu'il avait et demanda quelques pièces aux gens venus admirer son spectacle. Bientôt, la petite gamelle se remplit de pièces argentées, il remballa ses affaires et repartit le cœur léger. Elle tourna vaguement la tête et une idée vint doucement germer dans sa tête. Pourquoi pas moi ?Elle jeta un faible regard à son violon. Oui, cela pourrait marcher. Elle se releva, et marcha en direction du centre de la station. Elle sortit son violon, et entendit des murmures autour d'elle. Elle releva la tête et vit deux ou trois personnes qui regardaient avec curiosité son instrument. Elle esquissa un sourire, et se mit en place. Puis, tout alla très vite. Son archet vint faire résonner les premières notes. Elle déglutit, avala sa salive et ferma les yeux. Elle laissa son violon jouer les premières notes, et commença à chanter. Douce chanson ! Bientôt, les yeux se braquèrent sur elle, et elle sentir le regard pensant des gens sur elle. Elle laissait aller les notes, elles les laissaient glisser sur la chanson. Sa musique se fondit parfaitement avec le violon, et une mélodie vint bientôt envelopper les brouhahas ostensibles des gens. Tout sembla un peu plus calme, et sa musique résonnait à présent dans toute la station. Elle avait tellement de plaisir ! Tout son être était en harmonie avec la musique, et bientôt, une foule vint se réunir autour d'elle. Personne ne parlait, tout le monde buvait la chanson sans rien dire. Elle souriait, c'était donc cela que ressentait un chanteur ? Le regard des gens sur soi, le sentiment d'être au centre de toute l'attention ? Elle continuait de frotter les cordes, et son cœur se remplissait de joie à chaque note jouée. Elle se sentait légère, si légère. Un profond sentiment de bien-être vint l'envahir, et même la pluie semblait s'être tut pour l'entendre. Les gens étaient émerveillés, et les enfants dansaient autour d'elle. Elle ouvrit les yeux, et vit une petite fille faire une arabesque, et s'arrêta net lorsqu'elle vit qu'elle l'observait. Elle lui sourit, et l'enfant reprit sa danse. Pourtant, toutes les bonnes choses ont une fin, elle joua la dernière note avec tant de pureté, que pendant un instant, elle crut avoir atteint la perfection. Elle était en sueur, tant d'émotions l'envahissaient à ce moment-là ! Elle regarda avec une certaine fierté les gens autour d'elle. Et elle fut saisie d'effroi. La plupart des gens partaient, et une dizaine, seulement, l'applaudissait. Quelques enfants, avancèrent timidement vers elle et lui donnèrent quelques pièces avant de repartir dans les jupes de leurs mères. Elle ne pouvait plus parler, les yeux grands ouverts, elle ne comprenait pas si peu de considération pour sa chanson. Elle rangea son instrument, et sourit aux gens qui lui avaient donné une once de remerciement et de considération. Le silence qu'elle s'était créé fut déchiré par un coup de tonnerre. La pluie se fit plus fort, et un courant vint lui arracher un frisson. Elle secoua la tête, et au moment où elle se précipiter dans le wagon, heurta une personne. Elle eut mal, et fut projetée par terre. Quelques pièces tombèrent au sol, et elle se précipita pour les ramasser. Elle releva la tête, sifflante, et dit d'un ton accusateur :
- ❝ Tu peux pas regarder où tu marches ? ❞
code par kaori
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Sujet: Re: ファイン夏の雨 Mer 1 Avr - 15:08
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ファイン夏の雨
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