Manami, c’est une demoiselle née au sein d’une bonne famille, ou la réputation et l’image sont important, presque trop. Un père, une mère, et une grande sœur composent sa petite famille, sans compter les grands-parents et leurs autres enfants. Et déjà petite, un principal problème se pose, celui de son ainée, celui de sa grande-sœur, Yuuka. C’est qu’elle est bien trop parfaite Yuuka, en plus d’être belle avec sa longue tignasse noir de jais, soyeuse au possible. Peut-être que le pire reste ses résultats au collège, uniquement des sans-fautes, des notes aussi parfaites que sa personne. Manami ne peut pas vraiment rivaliser, n’étant qu’une enfant aux notes certes loin d’être mauvaises, mais ne frôlant même pas la perfection. Alors elle s’efface progressivement, ombre observant de loin les trois autres membres de sa famille, les parents complimentant leur fille ainée. Le pire reste les réunions de famille, ou les divers membres et même les plus  éloignés se réunissent pour parler de ceci et cela, de l’avenir de la maison sur la côté, de celle vers Hokkaido, et des discussions d’adultes. Personne ne la regarde jamais Manami. On préfère regarder Yuuka, parce qu’elle a du charisme, parce qu’elle a ce petit quelque chose qui fait que lui parler est agréable. Jalouse, la jeune Manami est jalouse, bien trop pour pouvoir apprécier sa grande sœur comme elle le devrait, ou comme on lui dit si souvent en tout cas.

Et le temps passe, sans que rien ne change dans cette famille à la vie au final bien réglée, parfait quotidien sans failles. Manami passe au collège, sans recommandations pour un bon établissement ou quoi que ce soit du genre, presque décevant quand on compare à son ainée, ayant été acceptée à son âge dans les meilleurs collèges des environs. Et aujourd’hui le même schéma se reproduit avec le lycée, obtenu avec ces notes parfaites qui persistent et les appréciations des professeurs face à cette élève exemplaire. Mais la jeune fille ne s’en soucie plus vraiment, finissant par s’y habituer au fil des années. Mais aussi parce qu’elle a réussi à découvrir quelque chose valant bien mieux que de se morfondre sur le gouffre entre elle et sa sœur. C’était la simple retransmission du concert de cette idole populaire, mais dans ses yeux, l’évènement a pris une tournure totalement différente. C’est ce qu’on appelle un rêve, quelque chose considéré comme un objectif d’une façon ou d’une autre. Et même si ça semble idiot, ça reste pour Manami une solution pour se départager face à Yuuka, de briller plus qu’elle. Et puis de toute façon, personne ne l’écoute vraiment et ne fait attention à sa personne, elle peut bien avoir quelques rêves légèrement trop grand pour elle.

Puis il se passe quelque chose, quelque chose qui change la notion de quotidien de la jeune Fushimi. Elle est en seconde année de collège, sa grande sœur en dernière année au lycée. Elle continue de nourrir des rêves d’idole, alors que Yuuka rentre de plus en plus tard certains soirs. Un jour, la plus grande lui a dit qu’elle sortait avec des amis, qu’il ne fallait pas l’attendre. Surement parce que parler à Manami, pour tout le monde c’est comme parler dans le vide. Elle ne répétera pas. Et Yuuka lui glisse ça une fois, puis deux, puis trois, et de plus en plus régulièrement. Parfois quand Manami n’arrive pas à dormir, elle voit son ainée rentrer, bizarrement joyeuse et titubant légèrement. Il faut prétendre ne pas comprendre, ne pas voir, et c’est ce que font ses parents, continuant de croire à la perfection de la plus âgée. Et un jour, Yuuka ne rentre pas du tout. Personne dans sa chambre le matin. L’angoisse des parents qui monte et Manami qui pense déjà au pire, qui serait pour elle le meilleur, une occasion d’occuper le devant de la scène, enfin. Et le téléphone fixe qui finit par sonner, pour briser la quiétude avec presque fracas. L’hôpital au bout du fil, la lycéenne a eu un accident alors qu’elle roulait avec un ami sur le scooter de ce dernier, le tout avec de l’alcool dans les veines. Ah, c’est triste la vie, qu’on l’air de dire les parents. Mais pour Manami, cette situation n’a rien de triste, elle en est même géniale. Elle va enfin pouvoir trouver sa place.

Mais Yuuka n’a pas rendu l’âme ce jour. Elle a préféré le coma, dormir et échapper aux souffrances, sans garantie de pouvoir se réveiller un jour pour autant. C’est tout comme la mort d’après la plus jeune, ne saisissant pas trop la différence de concept. Et sa vie s’améliore grandement, ses notes montent bien vites, et certains la remarque même, rêve d’un jour se réalisant. Ah, tout cela sera presque parfait si ses parents arrêtaient de prétendre qu’un jour Yuuka se réveillera et reprendra son joyeux quotidien avec le reste de la famille. Mais quand Manami tente de glisser cette petite vérité, seule sa joue en souffre sous l’action d’une claque fulgurante. Et toujours la même rengaine se répète. Ah, les adultes sont ridicules et incapables de voir la vérité en face, que finit par penser la demoiselle. 

Et après ce qui pour elle passe pour un long combat, Manami obtient ce qu’elle désirait ardemment, entrer à la Saotome Academy, pour se rapprocher de son rêve d’idole, de scène pour sa personne, ses égoïstes pensées. Pour un peu, elle l’aimerait sa vie. Oui, elle l’aimerait si la Belle au Bois Dormant ne reposait pas dans ce lit d’hôpital, continuant à obscurcir sa vie d’une façon ou d’une autre.

 
Manami, c’est une jeune fille qu’on décrirait dans un premier temps comme calme et plutôt posée. Ce n’est pas la personne qui donnera une idée folle à suivre, mais plutôt la tête pensante qui pèsera le pour et le contre. Et pour ce côté de sa personnalité, on pourra presque la décrire comme parfois rabat-joie. C’est qu’elle n’aime pas spécialement prendre de risques s’il n’y a pas besoin, appréciant sa zone de confort comme il se doit. Oui, Manami est une suiveuse concernant les idées, mais pas tout à fait non plus, personne compliquée que voilà. 

Parce que Manami est trop égoïste et désire le devant de la scène, et uniquement le devant. Ne pas être center ne suffira pas pour répondre à ses attentes et ambitions. De plus, la demoiselle aime bien qu’on la remarque, qu’on la complimente, qu’on fasse attention à elle. C’est qu’elle n’apprécie pas qu’on l’oublie, qu’on l’ignore ou qu’on la compare à un autre, surtout s’il est plus doué, surement par habitude à vivre dans l’ombre dans quelqu’un. Enfin, surtout qu’on la compare au final, supportant difficilement ce douloureux sentiment d’être inférieur à quelqu’un.

Parce que même si la jeune fille semble posséder un calme à toute épreuve, il y a bien certaines choses qui la feront s’énerver, ou alors elle se montrera agacée. Et alors, Manami devient le genre de personne à éviter, enchaînant remarques acerbes et cassantes, sans se soucier de l’autre en aucun cas. Un joli contraste avec celle qu’on a l’habitude de voir, souriante et attentionnée avec ses proches et amis, et même camarades dans une certaine limite, conservant un soupçon de timidité.

Sans vraiment pouvoir y faire quoi que ce soit, la bleutée est opportuniste, peut-être trop, au point de se servir d’un peu tout le monde si besoin est. Mais pas sans se sentir un peu coupable au fond, restant humaine au final. Surement le fait d’avoir été pour trop longtemps dans l’ombre de quelqu’un, fait que Manami ressent ce besoin de briller, d’être louée et appréciée, d’être reconnue à sa juste valeur, et non plus uniquement comme quelqu’un à qui l’on peut parler sans risquer d’ébruiter un secret. Oui, Manami possède ce besoin d’affection, ce besoin de se démarquer.

Aussi, la demoiselle ne s’ouvrira pas forcément à tout le monde, gardant ses pensées sérieuses les plus secrètes possible, tout en se montrant sympathique et polie envers son entourage. Mais il suffira d’un peu de temps et d’implication pour qu’elle se révèle au grand jour, amie loyale et qui tentera de faire de son mieux pour aider, en tentant de concilier tout cela avec ses propres rêves et ambitions.

Un autre point, c’est que si Manami se montre en général gentille au premier abord, il suffira d’une parole mal placée pour perdre sa sympathie. Et c’est alors une personne plus cruelle qui se montrera, n’hésitant pas à employer les mots qui blessent. Mais Manami ne fais pas ça pour faire mal, ni pour blesser ou quoi que ce soit dans cette optique. C’est simplement une action naturelle, presque un instinct, un mécanisme de défense pour éviter d’être blessée par une potentielle menace.

Oui, Manami reste une personne bien compliquée, tiraillée entre ses ambitions et comment interagir avec les autres, mais derrière cette personne calme et sérieuse se trouve assurément quelqu’un de bon au final, malgré cet égoïsme un peu trop récurrent.
 

 
1m61 - 49 kg - cheveux bleus foncés/noirs arrivant dans le bas du dos - yeux marrons aux reflets ambrés - teint naturellement pâle mais pas non plus affolant - odeur de lavande - formes assez normales - semble suivre ce qui passe dans les magazines de mode - pas de cicatrice visible -