Comment ça un conflit horaire?

feat Hamada Chieri

13h37. Ma voiture et moi sommes bloquées par un énième feu rouge. Alors j’en profite encore une fois pour boire mon Ice Coffe et observer les gens pressés grouillants autour de nous, en tapotant le volant au rythme de la musique. Aujourd’hui allait être une bonne journée, certes pas très palpitante mais bonne quand même. M’enfin, pas le temps de penser à tout ce que je pourrais faire après mon shooting puisque le feu repasse au vert. Oui un autre shooting pour un magazine de mode m’attendait. J’ai pas mal de succès auprès d’eux en ce moment, ce n’est pas moi qui vais m’en plaindre. Ils me permettent de regagner en visibilité bien que STARISH occupe actuellement tout le devant de la scène... Se faire battre par des gamins est assez frustrant, mais cela doit l’être encore plus pour les Quartet Night. Ils ont réellement du souci à se faire, ahah... Depuis leur fulgurante ascension, je me demande si on aurait eu autant de succès avec les J-Project… Mais c’est du passé tout ça.

Je secoue la tête puis avale une grosse gorgée de mon café glacé histoire de me remettre les idées en place. J’allais bientôt arriver au studio. Le temps de me garer et de prendre deux trois affaires et j’y suis.

14h. Ce n’était pas la première fois que je me rendais dans ces studios, je commençais à être familière des lieux. Comme à chaque fois lors de ma venue, j’allais annoncer mon arrivée à l’accueil avant d’attendre tranquillement que l’un des membres du staff ou le photographe lui-même ne vienne. Je posais pour un magazine au style assez girly donc je fis l’effort d’adapter au mieux mon look à l’esprit de la revue. Un léger pull col rond couleur lavande, une jupe blanche à volant, des chaussettes hautes de la même couleur et des bottines noires. Le tout agrémenté d’un foulard lui aussi blanc, d’un sac noir assez grand pour y mettre toutes mes affaires, et de deux-trois bagues en acier à chaque main pour habiller mes doigts. Rien de bien affolant contrairement à cette scène devant mes yeux...

Une secrétaire complètement désarçonnée n’annonce jamais rien de bon… Je ne pouvais rien entendre de leur messe basse mais vu la façon dont elle me regardait avec l’hôtesse d'accueil, je me doutais bien qu’il y avait un problème avec mon rendez-vous. Et je m’inquiétais encore plus en voyant le photographe à son tour débarquer dans le hall…

   

Fiche de liens (c) Miss Yellow

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feat Hamada Chieri

Oh my… La situation n’allait pas en s’arrangeant… La secrétaire et l’hôtesse d’accueil lancèrent une salve d’excuse comme si cela allait résoudre le problème, pendant que le photographe se grattait la tête cherchant une solution. Et puis il y avait cette femme en colère avec… Sa fille ?! Elle n’avait pourtant pas l’air si âgée que pour ça avoir une enfant. Quoique âgée n’était pas super comme mot… M’enfin soit ! Là n’était pas le problème. Et puis qui suis-je pour juger les autres de la sorte?!

Cette enfant du nom de Saeko donc, était celle avec qui j’avais un conflit horaire. Une enfant à la mine boudeuse. Tellement… Cute… Oui. L’un de mes points faibles, les enfants. Comment pouvais-je résister à une petite fille aussi mignonne, habillée d'une si jolie robe rouge? C’était un crime, non, un attentat au mignon. Ne m’étant jamais penché sur le secteur mode chez les enfants, je ne pouvais dire si la petite Saeko était un modèle prisé ou pas, ni même si je l’avais déjà vu dans une quelconque revue. Mais il était certain qu’elle avait de l’avenir dans le secteur, sa mère pouvait être fière d’elle.

D’ailleurs, en parlant de mère, je ne pouvais que constater la différence de style entre elle et sa fille, en supposant que cette femme soit bien sa mère… Leur ressemblance ne me permettait pourtant pas douter de ce fait. Elle aurait pu être sœur, mais avec une si grande différence d’âge ? Leur comportement l’une envers l’autre était également assez différent de celui de deux sœurs, je le sais pour en avoir une. J’aurais pu m’attarder encore longtemps sur elles mais la situation réclamait que l’on agisse vite !

Je ne supportais plus d’entendre ces deux femmes s’excuser et les propositions de report du photographe –qui faisait de son mieux pour résoudre cette situation- ne me convenaient pas. Malgré cela je ne me voyais pas prendre la place de cet adorable bout de chou.

Je me levai d’abord du fauteuil -par gêne d’être la seule assise-. Puis adressai un chaleureux sourire à cette moe boudeuse avant de m’adresser au photographe et indirectement au deux bonnes femmes.

« Écoutez, laissez les commencer. Je me vois mal prendre la place de cette petite fille et puis je pense que ça arrangera tout le monde, je me trompe ?, dis-je en me tournant vers sa mère, Cela ne me dérange pas de devoir attendre ou de prendre un autre rendez-vous. Néanmoins, vous êtes bien conscient qu’il vous faudra vous arranger avec mon agence si vous déplacez le shoot’ à un autre jour n’est-ce pas ? »

On est pro' ou on l'est pas, j'espérais que ce petit coup de pression fonctionne. En attendant de le savoir, le photographe acquiesça invitant sans plus tarder celles à qui j’avais cédé ma place -ou rendu la leur?- à le suivre pour le shoot. Il ne me restait plus qu’à trouver de quoi m’occuper… N’empêche j'aurais bien voulu voir cette petite à l'action, cela aurait pu être amusant.

 

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feat. Hamada Chieri

« Je n’y vois pas d’inconvénients, ça sera même avec un grand plaisir », dis-je en faisant un clin d’œil à Saeko.

Le photographe cacha mal son air soulagé, il devait être plus que content de ne pas à avoir à se frotter à l’agence. Quant à mon je dissimulais ma surprise. L’innocence des enfants ne cessera jamais de m’étonner… C’était pourtant simple, comment avions nous fait pour ne pas penser à cette idée. Cette petite était tout simplement géniale ! J’attrapai donc mes affaires et allai rejoindre le studio avec elles.

Celui-ci étant déjà prêt, il n’y avait plus qu’à prendre la première série de photos avec Saeko pendant que la maquilleuse, coiffeuse et l’habilleuse s’occupait moi. Mon tatouage leur donnant un travail supplémentaire, nous ne perdîmes pas de temps. Je me dirigeai directement vers la loge avec l’habilleuse qui m’aida à enfiler la première tenue*, avant de me laisser aux mains de la coiffeuse et maquilleuse qui firent leur tâche en même temps. Ce n’était pas le plus agréable mais cela me permis de revenir assez rapidement sur le plateau. Je m’installai alors à côté de sa mère – vu que nos chaises étaient côte à côte – et profitai pour regarder le shoot de Saeko, sourire aux lèvres.

« Eh bien ! En voilà une petite Diva ! »




*Celle de gauche

 

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feat. Hamada Chieri

Encore quelques clichés et voilà, c’était à mon tour. Cela me faisait drôle de prendre la pose devant une enfant mais en même temps voir ces yeux pétiller était tout simplement magique. Rien que pour ça j’allais me donner encore plus à fond !

Le photographe lançait ses consignes habituelles : se mettre de profil, de trois quart, balancer un peu mes cheveux, etc. Ainsi que de prendre des airs un peu sauvage, rebelle puisque la tenue était un peu « rock ». Chose facile, j’avais l’habitude de ce jeu-là. Je m’amusais avec l’objectif, comme je m’amusais avec les nerfs des fans en plein concert. Des regards ardents puis indifférents. Donne l’impression d’être inaccessible tout en suscitant l’envie. Tout simplement séduire l’objectif. Je finis par me laisser aller, complétement absorbée par la femme que ces vêtements me laissaient imaginer. Je crois que j’aurais pu continuer des heures si le photographe ne venait pas de signaler que nous allions bientôt switcher. Je sortis peu à peu de mon rôle et lançai un clin indirectement destiné à ma spectatrice avant de jeter un rapide coup d’œil aux photos et de lui laisser à nouveau la place.


 

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