Il allait pleuvoir. Rin pouvait le sentir sans même jeter un coup d’œil vers la voûte céleste, où il savait qu'il y verrait un amoncellement de nuages cendrés de plus en plus foncés s'entasser les uns sur les autres. Il n'avait pas non plus besoin de regarder, lorsqu'il commençait à apercevoir que la rue qu'il traversait se parait d'une multitude de parapluies colorés. La lourdeur de l'air, chargé d'humidité au maximum, faisait presque transpirer Rin sous sa veste habituelle. Une odeur lui parvint bientôt aux narines, une odeur particulièrement douce, empreinte d'une certaine gravité. Un mélange de verdure, d'ozone et de terre humide. Rin adorait cette fragrance si distinctive. Cela lui rappelait son enfance, quand son père lui ordonnait de rentrer avant qu'un orage n'éclate, lui promettant qu'il jouerait dehors le lendemain. Il sourit inconsciemment à ces pensées. Sa nostalgie passagère allait de pair avec le ciel enténébré au dessus de sa tête.
Rin pressa le pas en chassant ses pensées. Il ne savait pas pourquoi, mais il sentait qu'un orage se préparait, et n'aimait pas vraiment ça. Il était sorti en trombe de son appartement sans prévenir Kaori pour se rendre au Comic Toranoana, un énorme magasin du quartier où il avait l'habitude de se rendre sans forcément mettre au courant son grand-frère. Il venait de recevoir un message d'un ami à lui qui lui avait annoncé que la suite de son manga préféré venait de paraître récemment. Rin ne voulait pas nécessairement avoir à mettre au courant Kaori : que dirait-il s'il apprenait que son petit frère était en réalité un mordu de mangas ?
Il marchait vite, empruntant le chemin habituel, évitant cependant précautionneusement les plaques de verglas qui jonchaient le sol à chaque fois qu'il faisait un pas. Il ne désirait pas se casser la figure en pleine rue une nouvelle fois : ça, très peu pour lui. Bientôt, sa destination fut en vue, et il l'atteignit au moment même où les premières gouttes de pluie s'écrasaient sur le sol. Rin poussa un soupir de soulagement en pénétrant dans le magasin, content de ne pas avoir à subir le déluge glacé. Il épousseta d'un revers de la main sa veste, puis il se retourna. Le magasin n'était pas spécialement blindé de monde, mais il aurait préféré voir du premier coup le rayon qui l'intéressait. Il s'engagea alors dans la foule, bousculant de temps à autre des personnes auxquelles il n'oubliait pas d'adresser des excuses légèrement bafouillées, sans pour autant se retourner.
Rin parvint enfin à s'extirper de la multitude de gens pressés, après environ cinq minutes d'acharnement, pour ensuite accéder au rayon manga. Il laissa échapper un profond soupir, comme pour manifester son soulagement, puis il repéra la colonne de l'étagère qui présentait les nouveaux tomes. Il se jeta dessus, les yeux brillants.
« Les tomes 8 et 9 de Hoshi Ota ! » s'écria-t-il, la bouche entrouverte et des étoiles plein les yeux. Rin poussa une exclamation euphorique en admirant la couverture, comme s'il était en admiration totale devant quelque chose qu'il avait attendu depuis longtemps ─ ce qui était tout de même un peu vrai, puis il s'apprêta à saisir l'objet de toute son attention, lorsqu'il sentit une présence derrière lui. Il se retourna promptement, puis il fit immédiatement un bond en arrière, visiblement surpris par la proximité entretenue entre lui et... et cette fille ?!
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Sujet: Re: バラはいつもトゲを隠し Dim 8 Fév - 21:54
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Elle en avait plus qu'assez. Assez de ce temps infâme, de cette saison pitoyable. Elle secoua la tête, et continua à pédaler. Les nuages noirs avançaient à une allure terrifiante. L'orage, oui ce nuage imposant ne pouvait être qu'un abominable orage. Il grondait à travers les immeubles, et dispersait l'odeur âcre de la pluie. Au loin, la lumière s'était ternie pour ne laisser place qu'à l'obscurité de la nuit. Mais était-ce vraiment une nuit qui filait dans sa direction ? Ou n'était-ce que l'orage qui cachait la lumière pour ne laisser transparaître qu'une nuit sans lune. Elle frissonna. Un courant d'air glacé lui parcouru l'échine, et une sueur froide vint couler le long de son dos. Elle le sentait. Elle le voyait, oui, elle le voyait ce nuage. Ces nuages, qui ne donnerait lieu qu'à une profonde monotonie et un mal-être constant. L'orage n'apporte que le malheur, et ne fait que pousser des cris de détresse dans la nuit. Le tonnerre gronde au loin. Il fait froid. Une fine buée vint rythmer sa respiration, et les quelques murmures qu'elle se voulait pour elle apparurent bientôt à la population sous forme de brume blanche. Elle regarda l'horizon, les derniers rayons de soleil furent happés par les nuages, et furent broyés derrière les immeubles qui n'étaient plus qu'une ombre au loin. Cette vision d'horreur la dégoûta, et elle préféra détourner le regard pour centrer son attention vers le grand bâtiment devant elle. Il était proche d'elle, et elle y serait dans quelques minutes. Elle sourit bêtement à l'idée de pouvoir parcourir les milliers de livres qui ornaient les étagères. De pouvoir feuilleter ces bouquins, et de sentir l'odeur des mangas neufs. Oui, ces livres illustrés étaient pour elle une véritable passion. Elle aimait tant s'imaginer en train de combattre des dragons, voguer à travers les mers, ou être l'objet de désir d'un prince. Bien que son côté garçon manqué soit très présent, elle ne lésine pas sur le fait de trouver l'âme sœur. Même si son esprit affectionné tout particulièrement les dessins de combattants aux pouvoirs dépassant l'entendement. Son petit monde fictif s'écroula à l'instant même où une goutte vint s'écraser contre sa joue. Ses yeux s'agrandirent de stupeur, et elle réprima un frisson quand la goutte vint s'écouler le long de son visage pour venir se mourir sur son cou. Combien de temps était-elle resté perdue dans ses pensées ? Elle se retourna et vit que l'ombre menaçante était maintenant au-dessus d'elle. Elle poussa un couinement plaintif quand elle vit le mur d'eau s'avancer vers elle. Une radée. S'approchant, tel un monstre dans l'obscurité voulant avaler sa proie, et se rapprochant furtivement. Elle s'élança et pédala. Pourquoi avait-elle peur ? Elle fut prise d'un sentiment dont le mot lui échappa. L'adrénaline. Oui, comme ci, elle fuyait un danger. Son imagination enfantine lui faisait croire qu'un monstre de cauchemar se rapprochait d'elle au rythme de la pluie. Elle continua de pédaler vers l'enseigne de son magasin fétiche. Oui, les néons multicolores lui semblèrent tellement proches. Elle pouvait presque sentir leurs lumières sur sa peau nue. Puis, quelque chose se brisa. Une croyance qu'elle venait de se créer se heurta au mur de la maturité. Ses vêtements furent trempés si rapidement. Bientôt, ce tissu qui lui couvrait tant bien que mal son corps fut réduit au simple état de torchon. Elle sentait l'eau parcourir tout son corps, et ses vêtements se liquéfier pour pendre lamentablement. Ternis, à l'allure délavée. Ses cheveux encore brillants de vie furent réduits lamentablement à de simples baguettes sur son visage. Ils encadraient son visage de manière hasardeuse, et avaient troqué leur jaune soleil pour un jaune délavé démuni. Et ses yeux s'assombrirent pour ne laisser que le vestige d'une vitalité ancienne. Elle poussa son vélo rouge vers un arbre, et l'accrocha faiblement. Elle secoua la tête et entra dans le bâtiment bordé par les lumières multicolores. Pourtant, d'une manière inexpliquée, elle retrouva sa bonne humeur quand son regard croisa celui des dessins fantaisistes qui couvraient le mur de mille et unes couleurs. Elle avança comme hypnotisé par ces mondes inconnus qui s'offraient à elle. Elle touchait fébrilement les reliures des livres, charmée par le velours, le bois ou le cuir qui faisait la matière de ces derniers. Elle se laissa transporter de dessin en dessin vers les mangas. Ce nom était si délicieux à ses oreilles. Comme un don carillon divin, ce mot lui redonnait vitalité et force d'esprit. Elle s'approcha donc avec une certaine fougue ce rayon, avec une telle fougue que certaine personne la regardèrent bizarrement, comme surpris de voir que c'était une jeune fille et non un jeune homme qui était l'auteur de ce brouhaha. Elle vit rapidement le rayon où demeuraient son histoire fétiche, et ses suites innombrables. Mais, une personne lui bloquait le passage. Elle fut un peu surprise, mais se remonta les manches. Qu'importe, elle passerait ! Elle glissa furtivement sa main contre le ventre du jeune homme pour prendre l'objet tant convoité. Elle avait pris soin de ne pas toucher la personne, mais contre toute attente, cette dernière se retourna. Un jeune homme, de son âge environ. Son visage était à quelque centimètre seulement du siens, et pendant quelques instants, elle fut incapable de bouger. Elle fut démunie face à cette situation, et ne sut quoi faire. Pourtant, elle souria. Il était mignon, avec ses cheveux noirs en batailles et son petit regard gêné. Elle ne sait pas vraiment pourquoi, mais elle a rit aux éclats. Cette rencontre était aussi drôle qu'étrange. Elle appuya ses avant-bras contre ses côtes, tant la douleur du rire s'intensifiait. Et, elle a perdu son équilibre. Elle bascula vers l'avant, toujours avec ce rire mélodieux s'échappant de sa bouche. Elle ne se préoccupa du reste, et ne se rendit même pas compte qu'elle avait perdu son équilibre. Elle se laissa bercé par son propre rire, et oublia le reste.
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Sujet: Re: バラはいつもトゲを隠し Jeu 12 Fév - 3:38
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Pas de doute, il s'agissait bien là d'une fille. Rin la dévisagea pendant un moment et réussit à faire le rapprochement que très tard : c'était elle qui avait furtivement glissé sa main pour attraper quelque chose dans l'étagère. Le jeune garçon prit le temps de la détailler de la tête aux pieds de son regard gris ardoise glacial, non sans une once de surprise mêlée d'admiration : elle était plutôt mignonne, à vrai dire. Pas excessivement jolie, mais plutôt charmante : oui, c'était le mot. De grands yeux argentés et lumineux au contour anthracite, de longs cheveux blonds emmêlés ici-et-là encadrant un fin visage, et un léger sourire sur ses lèvres couleur miel entrouvertes. Il plissa l'œil, l'air narquois, et hocha la tête avec un petit sourire ironique lorsqu'il la vit se reculer légèrement, puis ce fut lorsqu'il s'apprêta à lui présenter des excuses qu'il se rendit compte du malentendu.
La jeune fille était totalement devenue hilare. Elle éclata d'un rire cristallin et musical, et Rin sentit son coeur se serrer. Quoi, qu'est-ce qu'il avait fait de mal ? Avait-il un truc pas net sur le visage ou dans les cheveux ? Il passa une main dans sa chevelure et déçu de ne rien y constater, il se frotta à plusieurs reprises le visage, les sourcils légèrement froncés et la mine boudeuse. Pas moyen, elle rigolait toujours avec autant de vivacité que tout à l'heure. Rin eut le sentiment qu'il était une fois de plus en train d'être pris pour un idiot, mais un étrange sentiment fait de joie et d'angoisse lui noua la gorge. Il n'écoutait plus rien à part cette parfaite inconnue s'esclaffer d'un rire frais, vibrant et joyeux. Si féminin, si pétillant qu'il acheva de le troubler.
« Oi.. On peut savoir ce qui te fait autant rire ? » questionna Rin le plus fort possible en essayant de couvrir ses gloussements, mais il se surprit lui-même en réalisant qu'il venait presque d'hésiter en posant la question. Ça n'était pas du tout son genre de bafouiller : enfin, devant une aussi belle fille, si, peut-être, mais bon...
Rin afficha une moue dédaigneuse en voyant la blonde ne pas s'arrêter pour autant, ses joues se colorant d'une jolie teinte de rose à force de rire aussi bêtement. Embarassé, Rin rougit à son tour, grinçant légèrement des dents pour se retenir. Voyant le manque de réponse de son interlocutrice, et ne désirant pas s'afficher à rougir comme une fille, il s'apprêta à se retourner pour continuer ses affaires lorsqu'il la vit basculer dangeureusement en avant. Il se précipita dans un mouvement néanmoins parfaitement précis et la sauva d'une chute certaine en la rattrapant dans ses bras. Il la sentit retomber comme un poids plume contre lui et souffla de soulagement. C'était moins une.
Mais il réalisa ce qu'il était en train de faire. Il était en train de toucher une fille, et une étrangère qui plus est. Rin poussa un cri de surprise lorsque sa main rencontra par inadvertance une poitrine plutôt arrogante à son goût. Il rougit encore plus fort que tout à l'heure, ses joues désormais en feu. Bordel, mais quel idiot ! pensa Rin, se donnant une claque mentale. Il s'écarta de la jeune fille brusquement, presque en sursautant, et d'un ton maladroit et bégayant, il essaya tant bien que mal de se justifier, les joues excessivement rouges.
« C'est pas ce que tu crois.. C'est juste que.. Euh... J-je.. Enfin ! D-désolé ! J'ai pas fait exprèèès ! » s'écria-t-il en faisant de grands gestes avec ses mains, le tout accompagné d'une moue visiblement embarrassée et de petit sursauts réguliers. N'empêche que c'était bien... ne put-il s'empêcher de penser alors qu'il essayait de s'excuser comme il le pouvait.
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Sujet: Re: バラはいつもトゲを隠し Jeu 12 Fév - 20:42
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Comic Toranoana - Okumura Rin
LE PLUS ÉTRANGE ET QUE LORSQU'ELLE BASCULA EN AVANT, NOUS EÛMES TOUS L'IMPRESSION QU'ELLE ALLAIT S'ENVOLER DANS LES CIEUX
Elle s'était sentie voler. Au moment même où par ce rire si féroce, cette hilarité dont elle s'était éprise avait eu raison d'elle. Ce moment précis où ses jambes cédèrent sous le poids de son bonheur. De ce bonheur étrange, car la cause n'était nulle autre que la banale situation dans laquelle elle s'était retrouvée. Sans doute était-ce par ce lien indirect qu'elle avait fait avec le destin. Car oui, dès que ce jeune homme s'était retourné, elle avait senti quelque chose s'allumer en elle. La flamme. Oui, une flamme qu'elle pensait éteinte à jamais. Pourtant, la flamme de la passion était belle et bien là. Lorsqu'elle avait croisé son regard dans le sien, une étincelle de lumière avait jaillit mutuellement de leurs yeux. Pourquoi lui ? Ses cheveux ébouriffés et son air gêné ne lui étaient pas inconnus. Une étrange impression était présente, et un frisson d'amertume lui parcourut le dos. Tant de sentiments se mélangeaient entre eux pour ne former qu'une couleur blanche et sans réel but. Alors voilà pourquoi elle avait rit. Car devant cette situation, sa seule réaction fut de rire sans raison. A part celle de fuir les autres pensées qui étaient en elle à ce moment-là. Son esprit enfantin prit le pas sur celui de l'adolescence. La petite étincelle d'adolescence avait disparu aussi rapidement qu'elle était venue. L'amour était une chose qu'elle ne pouvait que contempler. Elle ne voulait pas l'atteindre, car elle savait que c'était l'amour qui différenciait l'enfant de l'adulte. Mais, était-elle sûre que c'était la flamme de la passion qui s'était allumée en elle ? Peut-être était-ce simplement celui de la curiosité, ou celle du destin lui faisant comprendre que ce n'était pas une personne qui fallait perdre de vue. Elle se laissa donc tomber. Tomber pour pouvoir s'évanouir. Et oublier ce sentiment qui était venu se former elle. Celui qui lui était interdit, celui qui était défendu. Elle chérissait trop son aspect puéril pour le laisser filer à cause du premier inconnu. Elle avait mal au crâne. Oui, une douleur aiguë et elle se sentait mal. Elle avait froid tout en ayant chaud, mais elle ne pouvait s'empêcher de penser à cette situation.
Alors oui, elle était tombée parce qu'elle voulait que tout devienne noir, et ainsi pouvoir s'échapper de cette situation à laquelle elle ne pouvait faire face. Elle avait senti ses jambes se dérobait sous son poids. Son pied glisser et quitter le sol. À vrai dire, son corps entier quitta le sol. Et son rire mélodieux disparu pour ne laisser que le sillage du silence. Il disparut dès qu'elle vit le sol se rapprocher d'elle, et l'étagère arriver vers ses yeux. Ce coup allait lui faire mal, et la douleur resterait. Mais d'une certaine façon, cela lui permettrait d'oublier cette situation dont elle ne pouvait connaître l'issu. Les enfants réagissent de manière idiote n'est-ce pas ? Le bois ciré devant elle était près, et les couvertures des livres lui sautaient à la figure. Pourtant, au moment précis ou ton son corps avait quitté le sol, et qu'elle eut l'impression de voler, elle fut brutalement ramenée au sol de force. Deux bras l'enlacèrent au niveau des hanches, et la tirèrent en arrière. L'étagère s'éloigna doucement d'elle, et elle se sentit défaillit de l'autre côté. L'écriture recula pour devenir illisible, et seule la lumière de la lampe au-dessus d'elle lui était encore visible. Elle n'avait pas mal, et se sentait plutôt comme sur son gros matelas de quand elle était gosse. Elle était épuisée, et ses paupières étaient en train de s'alourdir. Elle ne riait plus, et la dernière lueur de ce court bonheur était la sueur qui était le résultat de son hilarité. Sa respiration était aiguë. Et sa poitrine se soulevait rapidement. Les bras de l'inconnu toujours contre son corps, elle ne cherchait plus rien à part s'endormir. Elle ferma les yeux quelques secondes, en espérant que ce serait le remède miracle pour qu'elle se retrouve dans son lit et se dise que ce n'était qu'un rêve de plus.
Pourtant, elle sentait les gestes de son matelas, qui essayait de se dégager tant bien que mal sans réveiller la donzelle. Alors que le poids de la fatigue commençait à s'écraser sur elle, elle sentit quelque chose. Une douleur étrange, qu'elle ne connaissait pas. Elle ouvrit les yeux, et vit la main de la personne pressant le fin tissu qui protégeait son corps. Ses yeux s'agrandirent de dégoût, et elle chercha-t-elle aussi à sortir. Mais la fatigue se sentait de plus en plus, et elle arrivait à peine à faire quelques gestes. Elle ne voyait pas son interlocuteur, elle l'entendit seulement pousser un gémissement de surprise mêlé à de la honte. Du moins, c'est l'impression qu'il donnait. Puis, elle prit conscience de la situation, elle se redressa subitement et retomba adroitement sur ses deux pieds. Derrière elle, elle entendit clairement le jeune homme dire :
« C'est pas ce que tu crois.. C'est juste que.. Euh... J-je.. Enfin ! D-désolé ! J'ai pas fait exprèèès ! »
Elle se retourna, avec les yeux brillants de colère. Bien qu'elle vît d'abord le rouge aux joues de ce monsieur. C'était plus qu'évident qu'il était gêné, et avec son expression de petit enfant désolé, elle ne put s'empêcher de penser qu'il ne l'avait pas voulu. Mais qu'importe, on avait touché à sa féminité, et il allait le payer. Pour se donner bonne conscience, elle se dit qu'elle allait juste lui donner un coup de tête peu puissant, mais faisant tout de même un peu mal. De quoi causer une petite rougeur pendant quelques heures. Et c'est précisément ce qu'elle fit, du moins, avec plus de douceur. Elle lui donna une petite claque pour se venger en se donnant bonne conscience. Croisant les bras, elle s'écria :
« Désolé, mais fallait que je me venge. En tout cas, j'accepte tes excuses, mais avise toi d'essayer ça encore une fois ... »
Après avoir prit son air de méchante personne, elle pouffa légèrement. En repensant à son attitude si mignonne lorsqu'il tentait de s'excuser. Et elle repartir dans un rire mélodieux, mais celui-ci ne dura guère longtemps. Il était franc, et elle voulait simplement lui montrer qu'elle préférait rire de tout ça. Elle attrapa le manga qu'il avait laissé tombé et le lui tendit avec un large sourire d'enfant. Comme pour ce faire pardonner, elle le lui mit directement dans la main et se retourna. Elle semblait cool et épicée, dégageant une aura punk et rock. Elle se retourna une nouvelle fois et lui lança avec un sourire et un regard étrange cette fois-ci. Une lueur de défis brillait dans ses yeux argentés. Bien que la sueur dégoulinait de son visage, elle se sentait de plus en plus mal, et sa respiration devenait sifflante.
Pourtant au fond, elle ne pouvait cacher le sentiment qui était en elle. Elle n'avait qu'une envie, c'était de repartir dans ses bras, et d'y rester à jamais. Son odeur, son regard. Mais que lui arrivait il donc ? Comment se faisait il que cette flamme était si brûlante ? Elle voulait retourner dans ses bras, et y rester à jamais. Son cœur se mit à battre à tout rompre, mais elle tenta de rester naturelle. Dieu, qu'elle avait envie de retourner dans ses bras ! Et en plus, ils étaient si proche l'un de l'autre. Elle pouvait sentir son haleine, et odeur. Elle savait qu'elle possédait une odeur sucré, mais la sienne était si douce. Alors, oui, elle se décida. Elle colla rapidement sa tête contre son torse, et ne put s'empêcher de s'endormir. Elle était malade. La pluie avait eut raison d'elle. Le mal de crâne était venue si rapidement. Elle sentait la fièvre lui monter et les muscles s'engourdirent. Elle respirait faiblement. La sueur se remit en place, et en peu de temps elle devint brûlante. Elle était souffrante, et ne trouva rien d'autres à faire que de poser finalement la tête sur son épaule. Et elle se laissa bercer par sa respiration.
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Sujet: Re: バラはいつもトゲを隠し Ven 13 Fév - 11:06
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« ─ Il y a deux sortes d'amour : l'amour insatisfait, qui vous rend odieux, et l'amour satisfait, qui vous rend idiot. »
Et lorsqu'elle se tourna, dans ce mouvement aussi brusque qu'aérien, et qu'il rencontra pour la seconde fois ses yeux d'un magnifique gris ivoirin, le jeune homme s'immobilisa devant l'horrible mélange de haine et de colère qu'il crut y déceler. Son regard brillait d'un éclat métallique et tranchant, et Rin put sentir son souffle se couper en plongeant plus profondément dans ses iris couleur d'argent. Était-ce à cause de la colère qu'il venait lui-même de provoquer, qui ne tarderait sans doute pas à lui fracasser la tête dans un châtiment bien mérité, ou bien à cause de la magnificence de ses yeux aux nuances si insolites ? Il ne put véritablement en être sûr, mais tout ce qu'il savait à cet instant précis ─ oui, tout ce dont il avait conscience, c'était que cette jeune fille à l'aura désormais sulfureuse possédait pour elle sûrement les plus beaux yeux qu'il n'eut jamais vu. Œil froid, brillant, porcelaine bleue fanée, semblable à du cristal, qui finit de donner des sueurs froides à Rin lorsqu'elle le fixait sur lui de cette manière. Vraiment, ses yeux brillaient, luisaient : ils luisaient d'une telle intensité que l'espace d'un instant, Rin crut y identifier une sorte de moquerie ou d'amusement, et même l'image de l'ombre d'un sourire se dessinant sur ses lèvres de pêche lui effleura l'esprit pendant un bref instant ; négatif, purement négatif, tout cela n'était que le fruit de son imagination bercée sous une toile illusoire, faute de plonger trop longtemps et trop obstinément dans les yeux d'une tendre et douce inconnue. Tendre et douce ?
Bim. Toutes ses pensées, à la fois malsaines et éloquentes, partirent en vrille pour ne laisser place qu'à un désert mêlé d'incompréhension et de frustration. Il n'eut pas le temps de dire « waw, tes yeux sont si magnifiques, j'aimerais te les arracher et me les transplanter » (très peu romantique, me diriez-vous...), qu'il reçut de plein fouet une gifle monumentale qui ne manqua pas de le faire lamentablement vaciller. Oh, sur le moment, il était sûre que s'il en avait la force, il pourrait apercevoir des mini Kaori tourner sans fin au dessus de sa tête, comme pour l'accompagner dans le choc et dans sa stupéfaction. Elle est pas à prendre avec des baguettes, celle là... pensa-t-il misérablement, alors qu'il se frottait poussivement et machinalement la joue, comme pour essayer de faire passer la douleur. Une tendre et douce inconnue aux yeux éthérés, vous dites ?
Oui, enfin, ça c'est ce qu'il s'était s’adonné à croire. Vous savez, lorsque vous vous mettez à faire joyeusement les louanges d'une magnifique inconnue, jugeant cette-même personne sur ses doux yeux de biche ou sa superbe chevelure dardée de rayons de soleil ? Eh bien, c'était foncièrement le problème de Rin. Mais après tout, était-ce vraiment de sa faute si sa main était malencontreusement partie frôler ─ bon ok, disons effleurer ─ la poitrine de cette jeune fille au tempérament selon lui de feu ? Après tout, c'était de sa faute si elle s'était mise à basculer vers l'avant : lui, tout ce qu'il avait essayé de faire, c'était se comporter en bon gentleman et aller sauver une fille en détresse, et qu'est-ce qu'il y gagnait ? Une claque et même pas un merci. Rin s'en sentit presque agressé, décidant une fois de plus de bouder, et ses joues se rehaussant une fois de plus d'une belle couleur cramoisie, il détourna promptement le regard. Non, il n'allait plus la regarder. Il n'allait plus tomber dans un tel piège : il y avait les adorables, et il y avait les vipères ! Toute fois, en jouant à l'enfant revêche, il ne put s'empêcher de ressentir une désagréable sensation se nicher dans sa poitrine, parcourir tout son corps, lui écarter les mâchoires en un sourire presque douloureux et forcé : quel était ce sentiment d'impuissance ?
« Désolé, mais fallait que je me venge. En tout cas, j'accepte tes excuses, mais avise toi d'essayer ça encore une fois ... »
Le son de la voix de la demoiselle l'extirpa de ses sombres pensées et Rin réussit tant bien que mal à se redresser, chassant avec difficulté la poigne qui était venue contracter progressivement son cœur et tout son être. Il songea néanmoins un instant à ce qu'elle venait de dire : et, en plus d'avoir de si beaux yeux, elle avait une voix de fée douce et mélodieuse, dont les accents auraient pu pénétrer jusqu'au fond de son âme s'il ne s'était pas autant allé à son malaise de tout à l'heure. Clignant doucement des yeux, en se frottant mécaniquement l'arrière du crâne, il étira ses lèvres en un sourire affûté, mi nerveux mi enjoué, comme pour lui faire comprendre que tout était OK, et que jamais plus l'idée de violer son intimité ne lui viendrait à l'esprit. Parfois, il se demandait s'il avait réellement le profil d'une idole : après tout, il n'était pas très connu pour le moment, mais il ne put s'empêcher de se demander non sans une pointe d'amusement si cette jeune fille aurait vraiment eu l'audace de lui mettre une gifle si elle avait été au courant de son statut. Après tout, il était censé plaire aux filles en quelque sorte, et si vous voulez savoir, non, il ne doutait pas pour autant de son charme irrépressible. Et comme pour se conforter dans ses pensées, il passa une main dans ses cheveux de jais, affichant un petit sourire en coin, les yeux mi-clos. Néanmoins, il fut bien vite coupé dans son petit numéro de frimeur par sa belle inconnue, celle-ci lui tendant d'un air paisible ce qu'il avait fait tombé sous la panique qui l'avait foudroyé toute à l'heure. Rin tendit à son tour la main, récupérant d'un air ailleurs l'objet de sa future acquisition. Il murmura un « merci » à peine audible alors qu'ils semblaient presque se frôler, la sensation de chaleur lui brûlant les joues l'empêchant de réfléchir et d'aligner une phrase correctement. Dieu n'avait pas idée de mettre en place des situations comme celles-ci : si fréquenter le Diable pouvait l'empêcher de toujours se mettre dans de telles galères, alors il songerait sérieusement à se reconvertir. Jusque là, il fit de son mieux pour éviter le regard de la blonde qui, elle, semblait le transpercer de ses deux perles vaporeuses. Il ne désirait pas spécialement se perdre une nouvelle fois dans son regard de sirène et se faire ridiculiser devant tout le monde : se faire claquer par une inconnue, vous avez déjà vu ça quelque part ? Bon, ok, il était sûrement en tort lui aussi avec cette histoire de mains sur la poitrine, et tout... Mais ça n'était pas une raison, il s'était excusé comme si sa vie en dépendait ! Affichant une moue butée, Rin pensa à l'éventualité de s'enfuir : après tout, s'il s'en allait, il était sûr qu'il ne la recroiserait jamais plus et que cette histoire serait facilement oubliée, pour lui comme pour elle, et que son quotidien redeviendrait normal, et que sa vie serait toujours tissée de la même étoffe. Mais le sentiment de tout à l'heure le pris de cours et il sentit un frisson déplaisant parcourir son dos : devait-il vraiment fuir et tout oublier ? Le jeune Okumura crut distinguer les échos d'une voix dans son esprit, qui essayait coûte que coûte de l'en dissuader.
Et ce ne fut que lorsqu'il entendit une respiration de plus en plus saccadée résonner entre les étagères du rayon qu'il choisit de ne plus réfléchir, puis posa hâtivement son regard sur l'étrangère aux boucles blondes. Il la dévisagea complètement, passant en revue une dizaine de fois son portrait, comme pour l'imprimer dans son âme et conscience, comme pour ne jamais se défaire de cette vision, puis il la vit inopinément pâlir. Il la vit blêmir, se décomposer, et il fronça doucement les sourcils. Cette vision-là ne lui plaisait guère et dans chaque parcelle de son être, Rin crut cette fois-ci entendre les résonances d'une respiration encore plus irrégulière que tout à l'heure. Qu'est-ce qu'il se passe ? Elle sue à grosses gouttes, pensa Rin avec consternation en la voyant transpirer. Elle semblait oppressée, l'esprit vide, haletante et complètement perdue, sa bonne humeur envolée. Le jeune adolescent, la bouche légèrement entrouverte, s'apprêta à la secouer afin de lui demander ce qu'il se passait, afin de lui demander où était passé l'éclat si sauvage et si immatériel dans son regard, mais il ne fut pas assez rapide pour et il sentit dans la seconde suivante une frêle masse s'abattre sur sa poitrine. Dans un considérable éclair de lucidité, il comprit immédiatement ce qu'il était en train de se passer et tous ses sens se mirent en alerte, ses canines émorfilées légèrement mises à découvert sous l'altération de la réalité constatée. Il réussit néanmoins à se calmer et à retrouver son sang-froid : il ignorait lui-même pourquoi, mais son acuité était piquée ─ non, rongée par le sentiment de devoir lui venir en aide le plus vite possible. D'une main, il s'empara de ses bandes dessinées et d'une autre, il souleva subtilement la jeune fille comateuse dans ses bras ─ inutile de préciser que le jeune garçon avait pris le plus grand des soins à ne pas poser ses mains n'importe où ─ puis il la contempla un instant, la mine désormais plus entreprenante que tout à l'heure. Elle semblait sans défense et même dans ses bras, elle était petite mais semblait athlétique, et sans doute capable de se battre avec hargne.
« Bon, pas le temps. »
Sur ces mots, il détourna le regard et s'élança en dehors des grandes armoires colorées qui l'entouraient, prenant toujours garde à ne pas marcher sur la longue robe blanche de la jeune inconnue évanouie. Si elle souffrait, Rin saurait aisément s'occuper d'elle : vu que Kaori était souvent malade, ils possédaient un nombre incalculable de médicaments et de soins traitants. En plus, bonheur, sa teigne de grand-frère n'était pas là de la journée à la maison, il aurait donc tout le loisir de s'occuper d'une demoiselle qui ne prenait visiblement pas assez soin d'elle. Il fit abstraction de ses pensées et se dirigea à la volée jusqu'à la sortie du grand magasin, bousculant de temps en temps des personnes elles aussi pressées qui ne prenaient guère la peine de se retourner à son passage. Malgré tout cela, Rin eut du mal à ne pas éloigner la possibilité d'être pris pour une espèce de fou ou de kidnappeur en liberté, et il se concentra dans sa course effrénée à réfléchir : qu'est-ce qu'il dirait si on venait l'aborder ? « Oh, désolée, j'emmenais juste ma petite amie au docteur ! », ouais, ça c'est parfait, pensa-t-il en souriant malicieusement. Trop occupé à penser, il ne se rendit pas compte qu'il franchit la devanture du magasin et se retrouva presque aussitôt trempé de la tête aux pieds. Je vois, elle a du attraper froid, constata Rin, ostensiblement d'humeur perspicace. Des cordes jaillissaient d'un ciel d'encre constellé de nuages gris. Le jeune homme, alors qu'il sentait la sensation désagréable de l'eau s'infiltrant dans les vêtements, prit une grande inspiration. Puis il courut à en perdre haleine, des volutes de fumée s'échappant de temps à autre de son souffle cadencé.
|| Wesh, voilà voilà /O/ Bon on fait comme on a dit du coup, tu peux la faire se réveiller chez Rin, et je détaillerai tout ce qu'il s'est passé entre temps dans mon post, okay ? %D ||
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Sujet: Re: バラはいつもトゲを隠し Ven 13 Fév - 15:46
バラはいつもトゲを隠し ★
Comic Toranoana - Okumura Rin
La douleur était insupportable. Elle avait été ridicule à s'effondrer aussi rapidement. À être aussi faible. Elle avait senti ses forces l'a quitter, et c'était écroulée sur lui. Contre lui. Elle avait senti son odeur, ses cheveux. Oui, elle était tellement bien comme ça. Et même si le sommeil la gagné si rapidement, elle voulait seulement rester dans cette position. La tête contre son épaule, avec une respiration irrégulière. Même si elle avait du mal à soulever sa poitrine, même si elle ne pouvait endiguer ses larmes ces souffrances, elle voulait rester comme cela. Il lui semblait que dans sa tête sonnait minuit dans la plus grande horlogerie du monde. Les milliers de cloches frappaient sa tempe, et ses paupières semblaient de plus en plus lourdes. Elle arrivait pourtant à discerner les couleurs vives des livres autour d'elle. Et même si ces esquisses commençaient à se mélanger entre elles pour ne former qu'un blanc pur, elle voulait se persuader qu'elle voyait encore. Que ces yeux étaient encore grands ouvert. Puis, elle entendait à nouveau battre le cœur de cet inconnu. Oui, il battait à vive allure.
Elle n'entendait plus rien à part son cœur. Et elle choisit de se laisser bercer par cette douce mélodie. Le bruit de la pluie lui parvenait à peine, et les rires des gens lui étaient inaudibles. Seul le cœur du jeune garçon lui permettait de ne pas lâcher prise. Elle rit doucement, cette histoire ressemblait à celle qu'on voit si souvent dans les films. Celle où la jeune fille souffrante s'effondre contre le jeune homme, et qu'il la ramène chez elle. Elle détestait ce genre d'histoire bercée par le mensonge du prince sur son cheval blanc. Elle ne croyait qu'en la réalité. Au final, sans même s'en rendre compte, elle était devenue cette fille qui rencontrait l'idylle au détour d'une rue. Tout ceci n'était qu'un concours de circonstances. Elle sait très bien qu'il appellera l'ambulance et qu'elle n'entendrait plus jamais parler de lui. Et sans doute étais ce mieux comme ça, car les belles histoires n'existent que dans les livres. Même si au fond d'elle, elle voulait rester contre lui à jamais. Sentir son odeur, entendre battre son cœur et sentir sa respiration contre ses cheveux. Elle ne voulait pas que ça s'arrête, elle voulait que ce sentiment, cette sensation perdure et qu'il ne possède jamais de fin.
Elle le sentit poser délicatement ses mains contre son dos. Elle frissonna quand elle sentit le contact de ses mains glacées contre elle. Ses idées n'étaient pas claires, et tout était flou autour d'elle. Le temps semblait figé et elle ne distinguait plus rien à part la grande source de lumière au-dessus d'elle. Les couleurs semblaient avoir disparu, et seule une immense étendue de blanc était présente. Tout semblait disproportionné, et chaque chose qu'elle voyait semblait irréelle. Elle ne savait plus faire la différence entre le vrai et le faux. Elle semblait perdue, et ne trouva rien d'autre à faire que de serrer un peu plus son partenaire dans ses bras. Elle pressa le tissu de sa veste quand une nouvelle migraine vint attaquer sa tête. Elle grimaça de douleur, et ses paupières s'agitèrent quelques instants. Elle avait chaud, une chaleur étouffante s'empara d'elle. Elle eut le souffle coupé, et fut ramenée à la réalité. Les cloches sonnèrent à nouveau dans sa tête, mais cette fois en martelant toutes ensembles sa tempe. Ses muscles s'étaient engourdis, et toutes ses articulations semblaient usées et inutilisables.
Ses cheveux étaient éparpillés sur les épaules du jeune homme, même si une lèche cachait son visage. La fièvre s'intensifia, et pendant un court instant, elle eut réellement l'impression de perdre pied. Son esprit fut transporté dans les abysses de la maladie. D'étranges couleurs étaient venues former un tableau sur la douce lumière qui était la seule couleur à parvenir jusqu'à ses yeux épuisés. Ses iris argentés avaient perdu tout leur éclat et leurs saveurs si particulières. Ils étaient devenus acier, et c'était voilé de fatigue. Ses paupières pesaient des tonnes, et elle n'arrivait même plus à différencier si elles étaient ouvertes ou fermées. Le monde tournoyait sur lui-même, et sa tête tournait comme une toupie. Tout semblait si irréel, tout lui semblait tellement étrange. Elle entendit pendant quelques secondes les murmures des gens. Toutes les conversations se rassemblaient pour ne former qu'un hurlement terrifiant. Des choses banales, des choses du quotidien qui toutes ensembles formaient un cri effroyable. Un frisson de peur lui traversa le dos, et ses yeux s'écarquillèrent lentement. D'effrois, il n'y en avait nul doute. Bien que vide de tout sens, ces iris ne pouvait qu'avoir peur de ce cri, alors elle laissa couler ses larmes. Elle voulait retrouver sa petite bulle de confort, elle voulait retrouver son petit instant de bonheur. Alors, elle posa sa tête contre le cou du jeune homme, et se mit à respirer bruyamment contre ce dernier. Ses mains tremblaient, et elle agrippait fermement la veste du jeune homme, finalement, elle perdit connaissance et se laissa retomber inerte contre le corps du jeune homme.
Ses souvenirs sont flous. Elle se souvient juste de ses bras la prenant doucement, telle une poupée de verre pouvant se briser à tous moment. Il l'a prise si délicatement, qu'elle crut pendant un instant qu'elle s'était envolée. Elle s'était senti quitter le sol, et transportait doucement vers un endroit inconnu. Elle se souvient du contraste entre la chaleur de la boutique et la froideur de la rue. Et elle se souvient d'avoir entrouvert les yeux. Les lumières chaleureuses du magasin s'étaient envolées, ne laissant place qu'à une rue assombrit par les nuages noirs de l'orage. Elle arrivait juste à discerner les néons multicolores qui éclairaient faiblement le boulevard. Elle tourna doucement la tête et vit l'éclairage enflammé de la boutique de manga s'éloigner. Elle n'arrivait même plus à différencier les lumières, tout était flou et formé un tableau bien singulier. Elle préféra refermer les yeux et se laisser transporter par cet inconnu si aimable. Pourtant, alors qu'elle était plongée dans le noir total, une idée lui traversa l'esprit. Et si cette personne n'avait pas de bonnes intentions ? Si cette personne ne lui désirait que du mal ? Malheureusement, elle n'avait pas les idées claires pour pouvoir réfléchir intelligemment à cette question.
Et à vrai dire, elle ne voulait pas penser à cette question. Elle voulait juste se dire que ce n'était qu'un garçon sans histoire aidant simplement une jeune fille malade. Cet aspect-là des choses était trop répugnant, trop mature pour qu'elle puisse y réfléchir sérieusement. Elle enfouit sa tête contre son cou et y respira fortement. Son souffle chaud contre sa nuque, et l'odeur de ses cheveux emplissant son nez. Elle était bien. Elle était sereine. Et même la pluie ne pouvait troubler cette tranquillité. Elle sentait l'eau s'engouffrait dans ses vêtements et les ternir. Mais surtout, elle sentait l'eau qui martelait et venait s'écraser contre le corps encore chaud du jeune garçon. Elle sentait les gouttes se fracasser contre son visage et s'écouler pour retomber dans les cheveux du jeune garçon. Et quand bien même elle avait froid, elle semblait insensible à son souffle de givre. Sans même sans rendre compte, elle posa ses lèvres contre son cou, et s'endormit dans cette position. Elle entendait les bruits des voitures autour d'elle. Elle entendait les klaxons, les crissements. Elle entendait les gouttes de pluie contre le sol. Mais surtout, elle entendait le clapotis de ses pieds contre l'eau.
Elle était dans des draps blancs. Des draps soyeux qui étaient collés à sa peau. Elle était en sueur, et avait rabattu la couverture vers ses hanches. Elle était habillée d'une simple chemise bleutée. Elle regardait autour d'elle, et vit une pièce déjà fortement illuminée par le soleil. Le beau temps semblait revenu. Elle voyait flou, et arrivait difficilement à reconnaître l'endroit où elle était. Elle cligna plusieurs fois des yeux. Ses cheveux blonds étaient illuminés, et la chemise bleutée lui donnait une apparence d'enfant. Elle était comme un soleil dans cette pièce. Elle bâilla longuement, et s'étira farouchement. Elle était heureuse. La fièvre était partie, et elle se sentait étrangement bien. Elle ria pendant quelques secondes, et se prépara à regarder autour d'elle pour enfin savoir qu'elle était la forteresse dans laquelle elle se trouvait. Elle tourna doucement la tête, et se retrouva nez à nez avec le jeune homme de la boutique.
Elle écarquilla un instant les yeux, surprise de voir cette personne dans le même lit qu'elle. Pourtant, elle ne fut nullement effrayée. Non, elle fut même plutôt amusée et intriguée. Elle sentit à nouveau son cœur battre à tout rompre, et une joie immense lui parcouru son corps. Oui, les contes de fées existent bel et bien. Il ne l'avait pas laissé dans les bras d'infirmier. Il l'avait prise et l'avait soigné de tous ses maux. Elle sourit tendrement à cette pensée. Il dormait profondément, et semblait épuisé. Elle rapprocha son visage du siens, et sentit à nouveau son odeur. Elle s'enivra de cette fragrance si douce, et s'enivra également de son souffle chaud contre son visage. Elle était plutôt petite, et lui grand. Elle était donc au niveau de son cou, heureux, elle se colla à lui, et décida de se rendormir. Elle posé délicatement sa tête contre son cou, et attrapa un morceau de son t-shirt. Ses cheveux éparpillés derrière elle, elle ferma les yeux et écouta à nouveau sa respiration. Les battements de son cœur. Elle détacha sa main de son pull, et alla caresser ses cheveux. Doucement, comme par peur de le réveiller. Elle sourit doucement, et ferma les yeux. Elle continua de lui caresser sa chevelure, si douce. Elle ramena doucement son autre main contre sa bouche, et la mit devant elle pour éviter d'avoir une respiration trop saccadée. Trop bruyante. Elle replia légèrement ses jambes, et se colla un peu plus à lui. Elle se sentait bien. Elle se sentait heureuse. Elle se sentait amoureuse.
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Sujet: Re: バラはいつもトゲを隠し Mer 1 Avr - 14:58
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Sujet: Re: バラはいつもトゲを隠し
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バラはいつもトゲを隠し
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