Des cris, des rires, des pleurs. Des sentiments vus et entendus, mais sont-ils pour autant vrais ? Il ne les percevait pas de la même façon. Après tout, chacun peut afficher un sourire sans pour autant être raisonnable et remplie d'une brave honnêteté. Il avait de nombreuses fois perçus ses sourires qui sonnaient pourtant tellement faux.  Sa brave pupille azurée glisse vers une des grandes vitres qui se dressait devant lui.

La main dans la poche de son pantalon aussi sombre que sa veste, une chemise d'un blanc immaculé et une cravate défaite, noué négligemment sur le  côté. Même avec les cheveux ébouriffés il gardait un panache de la jeunesse à en damné plus d'un. Son grand œil bleu perçant ressortait à travers les bulles de ses animaux aquatiques, mais ils ressortaient aussi à travers les bulles de savon qu’une fillette montrait fièrement pour s’amuser. Ils étaient brillants et pleine d'assurance, d’une douceur à envier et de s’y perdre. Il aperçut quelqu'un sur le point de glisser, et la rattrape juste à temps.

« Ça glisse beaucoup ici. Il faut faire attention. »

Il la remit sur pieds, et continua son chemin. Au fond, le bleu, ce n’était qu’une jolie petite couche dont on se servait pour recouvrir toute la crasse des immondices venue infecter le monde, un peu comme le blanc. Et dans cette vaste étendue azurée, qui se déployait à perte de vue, tout lui semblait tellement, irréel. Pourtant, c’était joli, le bleu. Tout n'était que Substance liquide et naturelle inodore, incolore, et sans saveur à l'état pur. Un étrange sentiment l'envahit, beaucoup de bleu, peut-être qu’on ne se sentait pas à sa place. Pourtant, non. C'est parmi toutes ses nuances de couleurs, d'odeurs et d'ambiances, il pouvait avoir sa place. Par touche légère sublimant le paysage qui s'étendrait devant lui, il voulu découvrir plus encore. La main vient toucher l’eau glacée, elle se retire vivement et finalement, replonge. Elle s’habitue à la température et au toucher de l’animal, une raie.

C’est plaisant, vraiment. Il écouta sa propre respiration et son souffle se réverbéra sur les murs de la salle en un écho faible et régulier. Mais pour l'heure Yukito était satisfait dans sa tranquillité et la vérité des événements. Mais il n’était pas réellement là pour s’amuser et perdre son temps. Ainsi, le corps bivouaque, les rotules craquent et l’enjambée reste près du bassin des animaux aquatiques. Insidieux et brutal, le doute l’envahit soudain. Est-ce vraiment bon de courir dans un lieu avec autant d’eau ?

Le sol en était légèrement couvert. Le doute n’était plus nécessaire. Les pas se font de plus en plus pressant, grave erreur. La tignasse se relève tandis que les pieds quittent le sol quelque peu mouillé. La chute n’en fut que plus belle encore. Yukito se maudit intérieurement pour avoir couru et être tomber. Passant sa paume dans ses cheveux ébouriffés, il aperçut une main se tendre vers lui. Il lève le regard et prend la paume tendue.

« Merci… »

Une fois debout, sa pupille azurée scrute son interlocutrice. Les joues se tintent légèrement de rose, gêne occasionné devant un nombre d’individus conséquent. Les lèvres s’étirent en un sourire contraint, mais tendre. La petite paume du garçon passe sur sa tignasse brune avec certains reflets bleutés.

«  On peut dire que c’est une entrée en matière fracassante. Merci encore. »

Et puis, un déclic se fait outrageusement sur le faciès de jeune garçon. Sa pupille s'élargie soudainement et les joues se teintes encore de roses. C'était la personne qu'il avait retenu de justesse d'une vertigineuse chute qui l'aide à se relever...d'une chute. Il se maudit intérieurement et se cache timidement derrière ses cheveux.

« Je ne fais même pas ce que je dis, c'est pas très crédible. »

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« Hum de rien... Le plus important c'est que tu n'ai rien de cassé.... Et puis ce n'est que te rendre la pareille.... Je n'avais qu'à faire attention plutôt que de réfléchir...»

Étrange personnalité que voilà. Joues teintées de roses de la part de Yukito ne provient assurément pas de l’apparat ou quelconque proximité de la jeune fille. En toute honnêteté, le jeune brun se fout de la physionomie des individus l’entourant. La gêne était occasionnée par une honte de se retrouver dans la même situation que la personne qui la précédé. Une fois debout, le petit bivouaque sa petite tête pour ainsi repérer les quelques tracées transparentes qui tâches sont vêtements d’extérieur. « Arf, ce n’est que de l’eau, ça finira bien par sécher » pensait-il alors. Sa large pupille azurée fixe alors l’étrange phénomène en face de lui.

«  Qu’est-ce que vous êtes venus faire ici ? »

Spontanéité quand nous tient. Le jeune Yukito n’avait irrévocablement pas pu s’en empêcher, mais le pourquoi de son questionnement demeuré d’un scepticisme à tout épreuve. Quand bien même la jeune interlocutrice pavanait dans cet espace bleu pour le plaisir, son regard était perdu dans une réflexion intense et perpétuelle, s’opposant au calme et la vide d’esprit qu’inaugure l’espace aquatique. La petite tête se secoue de gauche à droite d’un geste rapide, comme s’il ne comprenait pas réellement la situation.

« Vous semblez dans vos pensées, mais genre, très très loin, comme si vous ne faisiez que ça. C’est un endroit pour profiter, pourquoi réfléchir ? »

En connaissance de cause sûrement. Yukito contraste avec la jeune femme. Il ne semble pas particulièrement doué d’intelligence aux premiers abords, mais la perspicacité n’en demeure pas moins présente, autant que la curiosité. Son grand œil bleu la fixe avec intensité. Il n’a beau en avoir qu’un, il n’en demeure pas moins perçant, comme s’il transperce. Il finit tout de même par jeter sa petite paume derrière sa boite crânienne et frôler ses cheveux aux reflets bleutés, non sans un léger sourire.

« Pardon, je dis ce qui me passe par la tête. En tout cas, si vous avez besoin d’aide vous pouvez me demander, je connais l’endroit comme ma poche. »

La main retombe et le corps bivouaque de quelques degrés sur le côté, pour voir les dégâts semés par l’eau. Fort heureusement, rien ne fut touché, à part sa veste qui reste bien trempé. Mais Yukito peut le faire, il n’est pas le seul dans cette situation. L’espère t-il.

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Autant le jeune garçon se cesse de prendre la parole sans vergogne, autant il a une drôle d’impression qu’elle a de légère difficulté à alphabétisées ses propres. Sûrement les rouages de son crâne qui ne cessent d’être en activité constante, mais Yukito n’en demeure pas moins troublé. Et de peu. Il ressentait simplement comme une drôle de dualité au fin fond de sa cage thoracique. Invitation subjectif à ce que le petit brun la rejoigne sur le banc, les chaussures foulent alors le sol d’un geste prudent, souhaitant éviter une seconde chute. Il y prend place.

« Je suis venue ici pour chercher l'inspiration à vrai dire... être chez moi pendant des jours durant ne m'aidais plus alors j'ai décidé de changer d'air... Je pensais pouvoir trouver quelque chose en venant ici à vrai dire... »

Garder ses grandes questions pour soi est le meilleur pari que le jeune Yukito puisse faire contre les menaces de reproches, mais il est peut être la quintessence de la fin, l’effet de levier émotionnel est la chose la plus ignoble au monde, Yuki le sait. Il fait donc de son mieux pour qu’elle sache ce qu’il ressent, sans en dire plus.

« Et vous arrivez à en trouver ici ? Ce n’est pas les décors qui manquent, mais je ne m’y connais pas vraiment dans ce domaine, ce doit être assez compliqué. Vous composer ? »

Certaines choses sont mieux que les non-dits. Mais d’autres encore son mieux à laisser à l’intérieur de sa tête. Yukito essaie simplement de trouver un réconfort.

« Ne t'en fais pas je préfère les gens qui disent ce qu'ils pensent tout haut plutôt que de me faire finalement poignarder! Au fait je me nomme Aoi et toi? »

Au moins, le petit semble d’accord avec ses propos. Rien de pire que d’être poignarder. Parce que l’effet émotionnel se soulève et l’on se sent humilié, flagellé et exécuté. Ce sont comme des griffes qui entaille et un semblant d’amour mort dans un déguisement.

« Vous me le dites si je suis trop indiscret. Je suis Yukito. »

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« A titre personnel effectivement... Je me suis dit que sortir un peu dans un endroit tel que celui ci me changerai les idées et toi ? Que cherches tu ici ? »

Entre questions et curiosité, le petit brun jugea bon de ne pas en demander plus. Apparemment, cela était un sujet plutôt houleux pour son interlocutrice, ainsi, mieux vaut ne pas exacerber ce côté et laisser les questionnements intérieurs là, ils devraient être. Prenant le tissu de ses vêtements du bout des doigts, il les remua d'un geste vif afin de les sécher aux mieux. Il n'est pas irrévocablement convaincu, mais cela avancera sûrement. Et encore, le jeune Yukito n'était pas assurément certain que cela l'avait gêné, il en avait conclu sera en la voyant tiquer et là réponse évasive prononcée. Mais rien n'était concluant. Yukito lâcha les tissus et s'étira doucement, un léger sourire aux lèvres.

« Je viens seulement visiter l'aquarium. J'aime bien venir ici ! »

Puis, la tête bivouaque entre les innombrables alevins, véritable océan de couleurs aquatiques, il semble que le jeune coursier ne s'en lassera jamais. Réalisant quelque chose, il se leva soudainement du banc. Une idée trottait dans sa boîte crânienne et ne semblait plus vouloir le quitter. Amen à son interlocutrice. Les bras se tendent et les petites mains accrochent ceux de la jeune fille, la tirant doucement en avant.

« Aoi, venez, je vais vous montrez d'autres trucs. L'aquarium est très grand et on ne voit pas forcément tout ! »

Ainsi, il l'entraîna presque de force à se déplacer, sous sa fougue vivifiante de jeune adolescent. Les pas foulèrent jusqu'à se retrouver à différents bassins. Les pas acheminaient encore et ils se retrouvèrent tout deux dans un endroit calme, où la foule avaient presque tous disparu. Ne passait par là que des habitués des lieux. Yukito lâcha une de ses mains et pointa l'immense vitre en face d'eux.

« Personne ne vient ici, parce qu'ils pensent qu'il n'y a rien. Ils préfèrent tous voir les requins ou les dauphins, mais regardez bien, ça va arriver. »

Quelques minutes s'écoulèrent lentement avant que le bassin semble s'agiter. La large pupille azurée de Yukito observa alors celui-ci avec attention. D'abord timidement, quelques poissons sortirent de leurs cachettes. Mais peu à peu, d'autres les rejoignent. Encore et encore, transformant le bassin vide en un océan de vertébrés aquatiques tout en couleurs. Ils se déplaçaient en groupes, formés des tourbillons de magenta, d'ambre, d'émeraude et bien d'autres encore.

« Il n'y a que les habitués qui connaissent ça, vu que ces poissons ne sortent pas tout le temps. »

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« Whaa , c'est magnifique! Je n'avais jamais vu cet endroit... A vrai dire je ne suis jamais venue ici .... »

Le petit brun entendu un soupir provenant de la personne à ses côtés par la suite. Il ne savait plus réellement quel comportement adopté. Etais-ce parce qu’elle était contente, soutenant ses propos ou bien qu’elle commençait à s’ennuyer ferme ? Il fut quelques peu décontenancé. Ou alors réfléchissait-elle encore trop et ce soupir était la conséquence de ses réflexions qui n’avait pas de rapport. Les méninges du petit coursier se trituraient avec effervescence et cela n’était pas sans doute pas très bien pour lui. Il secoua vivement la tête et reposa sa prunelle azurée sur le bassin qui portait la même couleur que son œil.

« Les gens viennent pas beaucoup. Moi non plus au début, puis quand j’ai vu ça, je me suis dis que j’allais certainement venir plus souvent. Ca donne des idées je trouve, non ? »

C’était son avis le plus profond. L’imagination pouvait alors s’armé lourdement en voyant un spectacle pareil. Quoique. Mais pour Yukito, il lui en faut peu pour trouver un tant soi peu d’imagination et de divertissement. Sûrement son jeune âge.

« Après, je crois que plus loin, il y a des requins. On va voir ? »
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« AHHH Mon sac ! Je l'ai oublié ! »

La pupille azurée du jeune coursier se leva vers la silhouette élancée qui disparaissait déjà à travers la foule. Il se sentit alors gêné et amusé à la fois par le comportement qu’elle venait d’adopter. En vérité, c’était à cause de lui si elle avait laissé son sac de l’autre côté, car Yukito l’avait précipité sans autre forme de procès vers le bassin multicolore. Mais ses babines étaient tout de même retroussées en un sourire chaleureux par la réaction de celle-ci. Il l’attendit quelques minutes avant de la revoir, mais une masse informe d’écoliers lui barrèrent la route. Il secoua vivement la tête en souriant. Heureusement pour la jeune fille, Yuki était frêle et passe-partout. Ainsi, il se fraya un chemin avec souplesse et agilité au travers de la classe et rejoignit son interlocutrice, un peu gêné.

« Comme on se retrouve ! Désolé, c’est ma faute si tu as oublié ton sac de l’autre côté. »

Il se voyait dans l’obligation de s’excuser, après tout, c’était bel et bien sa faute il devait donc demander pardon auprès d’elle. Heureusement qu’elle s’en était rendu compte. Yukito lui offrit un sourire gêné.

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Yukito avait prit l’habitude de la foule et il ne se plaignait aucunement, l’avantage de la jeunesse c’est d’être assez souple pour ce genre de situation. Puis, le jeune coursier aime vagabonder comme il le souhaite et peut être casse cou sur les bords. Ainsi, il l’avait rejoint sans réelle difficulté.

« Tu vis dans la ville depuis longtemps pour en savoir autant ? »

L'essentiel nous échappera toujours. Les liens se font et se défont, c'est la vie. Un matin, l'un reste et l'autre part, sans que l'on sache toujours pourquoi. Aucune ne peux tout donner à l'autre avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. Yukito n’en sait pas plus que d’autres, il sait seulement ce qu’on lui a apprit, par curiosité, et cela n’ira jamais au-delà. Il secoue la tête d’un geste vif.

« J’ai toujours vécu dans cette ville, mes parents m’ont toujours emmené partout dès que j’étais tout petit donc bah…je connais seulement que ce que je sais quoi. Pis bon, un aquarium à force on fait vite le tour quand même…J’en connais pas plus. Tu en connais des endroits comme ta poche toi aussi, non ? »

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Il ne sût que dire de plus, haussant légèrement les épaules et ses pieds foulèrent le sol, suivant les pas de la jeune fille en face de lui. Il aimait le calme et la compagnie de cette brune aux yeux verts. Ils s’arrêtèrent alors soudainement, car le petit brun s’était quelque peu perdu à laisser son regard errait à travers les différents bassins emplis d’aquarium.

« Tu en veux une ? »

Une glace ? Il est vrai que le petit Yukito ne refuse jamais une bonne dégustation, surtout de friandises, mais il était tout de même gêné et un peu trop poli. Il l’aperçu commander une boule citron et citron vert. Il la regarde alors, les joues légèrement tintées de roses.

« Je veux bien s'il te plait. Une boule chocolat et fraise. »

Alors que le vendeur lui fit la glace et qu’elle paya, le jeune attendit légèrement. Une fois tendu et payer, il se tourna légèrement vers le bassin en face de lui.

« Merci beaucoup pour la glace. »


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« De rien, ça me parait normal vu l’endroit magnifique que tu m’as fait découvrir aujourd’hui, je peux au moins te remercier ainsi ! »

Les babines du petit coursier s’étirèrent en un joli sourire, semblant être heureux que cette jeune fille aime cet espace aquatique et colorés par les différents poissons présents dans les bassins. Cela fait bien longtemps que le jeune adolescent n’avait pas mangé une glace et il en était considérablement ravi, surtout en bonne compagnie. Sa large pupille azurée se mêla facilement avec l’eau des différents aquariums. Yukito pense que ce n’est pas un hasard s’il aime autant le bleu et qu’il soit ainsi présent dans ce lieu. Puis, il repose son œil sur sa voisine.

« Il n’y a pas que l’aquarium qui est beau, si on a l’occasion de se revoir un jour, je pourrai te montrer d’autres endroits ! »

Le sourire se fit plus net, c’était une proposition que le jeune Yuki pouvait amplement tenir, car il connaissait plus ou moins la ville. Avec son travail, il déambulait à travers les venelles de la ville, et apprenait alors à découvrir l’endroit autrement.

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